Comment trouver et prendre sa place comme grands parents ? Voilà une posture qui a beaucoup évolué ces 30 dernières années, comme la famille au sens large , relire cet article, les fratries.
Cependant, une chose demeure certaine : les enfants qui peuvent profiter de relations avec leurs grands parents, gagnent en équilibre et en confiance en eux. Ils se fabriquent aussi des souvenirs grâce à la transmission intergénérationnelle et s’ouvrent aux différences. Parfois, l’éloignement géographique ou certaines pandémies, sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, limitent les contacts. Parfois aussi, certaines tensions peuvent survenir entre les générations. Il arrive que la vie fasse bien les choses et qu’on se réconcilie autour du berceau, mais pas toujours. Entre souci de bien faire et divergences de vues, bien des malentendus peuvent survenir.
A qui est l’enfant ?
Ce n’est pas une propriété, évidemment, mais il ne faut pas perdre de vue que ce sont ses parents qui sont responsables de lui au premier chef. Ce sont eux également qui prennent les décisions qui le concerne. C’est ainsi depuis longtemps, mais le fait que l’âge de la parentalité recule et que les familles ne vivent plus, ou de moins en moins, sous le même toit, accentue encore cet aspect que les grands parents doivent absolument accepter et respecter.
On faisait autrement avant ? Et oui, évidemment, nos propres parents faisaient aussi différemment et les leurs avant eux aussi.
Le « bon vieux temps » n’était pas que bon et se souvenir de nos propres galères parentales peut nous aider à soutenir sans juger les nouvelles familles. De plus, lorsque votre enfant devient père ou mère, les rôles entre vous se modifient : il n’est plus seulement votre enfant, il (elle) est aussi le parent d’un autre, donc un parent comme VOUS ! Ce changement dans la « hiérarchie » familiale pose le cadre dans lequel va évoluer votre relation dorénavant. Comme nous avons nous aussi tâtonné, nos enfants chercheront et trouveront leur manière d’être une famille !
Pères et mères
Selon que cela soit votre fils ou votre fille qui a un enfant, votre rôle sera probablement un peu différent, car il est probable que la fille se tourne plus naturellement vers sa propre famille d’origine que vers celle de son compagnon. Il existe, heureusement, de belles relations belles-mères/belles-filles, mais la « sagesse populaire » les décrit souvent comme ardues.
Inutile de peindre le diable sur la muraille, l’harmonie est possible. Cela demande un peu plus d’attention et d’effort des deux côtés, mais le premier cadeau de naissance que vous pouvez offrir, c’est votre confiance. Ils vont faire de leur mieux, soyez en persuadés. S’ils demandent avis et conseils, dites leur ce que vous ressentez et témoignez de vos expériences, mais n’imposez pas votre « science ». Une discrétion bienveillante sera votre deuxième cadeau.
Disponibles ou corvéables ?
La nuance, de taille, est à géométrie variable. Source inépuisable de tension, les services rendus ou non par les grands parents méritent réflexion. Il est souhaitable de se poser la question des attentes et des possibilités en amont, et d’en discuter ouvertement avec les nouveaux parents.
Si vous avez du temps et que c’est votre désir, vous pouvez vous engager dans la garde de vos petits enfants régulièrement, par contre si vous travaillez encore ou que vous êtes réticents à un engagement suivi , autant le dire et réserver vos disponibilités pour des dépannages ou des services ponctuels.
Si la confiance est votre cadeau, la jeune famille peut vous offrir son respect en tenant compte de vos désirs et des années qui ont passé. S’occuper régulièrement de vos petits enfants va demander de l’énergie et engager votre responsabilité, à eux aussi d’en tenir compte et de pas vous mettre la pression pour que vous assumiez LEUR choix.
Transmettre
Dans certaines familles, les relations sont fluides et naturelles entre générations : vous étiez proches régulièrement de vos grands parents, vos enfants l’ont été des leurs et vous continuerez ainsi.
Pour d’autres, les circonstances, l’histoire de la famille ou les personnalités de chacun compliquent l’aspect trans générationnel. Les tensions non résolues, les secrets souvent se transmettent. Les modèles se reproduisent, même de façon inconsciente. Il est donc très utile de revisiter votre héritage affectif pour trier ce qui vous encombre. Ce passage de rôle peut être une excellente occasion de faire un brin de ménage en soi. Vos peurs, vos rancunes, vos rêves inavoués, vos propres blessures d’enfant ou de jeunesse… pourquoi ne pas profiter de ce moment important pour procéder à un nettoyage et apprendre à mettre des mots sur les maux ? Les manières de procéder sont nombreuses et vous pourrez être accompagné en cas de besoin, relire cet article Les groupes de parole.
Il existe tant de choses merveilleuses que vous pourrez vivre et partager avec vos petits enfants qu’il vaut mieux ne pas laisser les tristesses anciennes vous priver de ces bonheurs. La fille, la femme, la mère, la compagne vont se retrouver dans la grand-mère (et on eut le lire au masculin) alors il est temps de mettre en paix toutes ces facettes de nos vies pour profiter de ce magnifique rôle que la vie nous apporte.
Et vous ? Comment voyez-vous ou vivez-vous cette étape, parlons-en en commentaires !
Merci pour ce très bel article, j’ai été élevée par mon papa et ma grand mère car ma mère est partie quand j’étais jeune donc j’adorai ma grand mère et c’est bien normal mais elle a toujours gardé son rôle de grand-mère ! De mon coté je suis mamie d’un petit gars de 9 ans et comme il habite assez loin de chez moi, il n’y a pas de problème, je le vois deux ou trois fois par an et je ne me mèle pas de la façon dont ma fille et mon beau-fils l’éduque, je profite juste des moments que nous passons ensemble . par contre j’aime bien lui raconter des histoires de famille!
Belle soirée
Super de pouvoir lui transmettre l’histoire de votre famille et profiter en paix de vos moments ensemble. Moi aussi j’adorais mes grands-mères, elles ont toutes les deux beaucoup compté pour moi, comme mon grand-père qui m’a transmis sa passion pour l’Histoire. Malheureusement je ne me souviens pas du père de ma mère, décédé quand j’étais toute petite, mais elle a su m’en parler avec tendresse et le faire exister dans notre histoire de famille.
Bonjour Catherine, très bel article qui remet en perspective le rôle des grands-parents. Mamie depuis 7 mois j’apprends peu à peu à trouver ma place entre conseils (très peu!) et surtout une présence pour m’occuper de ma petite fille. Je trouve un grand changement dans la manière d’éduquer les enfants, je n’ai aucune légitimité pour dire si c’est bien ou pas pour l’enfant. Et surtout j’apprécie le bonheur de pouvoir être là pour ma petite fille et lui transmettre tout mon amour. Belle journée
Ce sont de magnifiques moments à savourer et la base de vos relations qui vont grandir avec elle !
La puériculture est art très variable, j’avais lu un livre très marrant à ce sujet lorsque j’étais une jeune maman : « le l’art d’accommoder les bébés »…. les injonctions ne cessent de varier, souviens-toi, si nous avions couché nos nourrissons sur le dos, on se serait fait enguirlander par le pédiatre et maintenant, c’est LA méthode ! Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
coucou Catherine, je suis mamie de 3 petites-filles de 2 à 12 ans. je vis assez loin d’elles et c’est grace à facetime que nous pouvons passer du temps ensemble. de plus, avec la pandémie et mes soucis de santé, je n’ai pas pu leur rendre visite en 2020. Fort heureusement, elles sont venues en vacances avec leurs parents et cela m’a permis de pouvoir les prendre dans mes bras et les caliner. je suis une mamie qui conseille sans jamais être intrusive. l’éducation des enfants a évolué et je ne suis pas toujours d »accord avec certaines choses mais cela ne me regarde pas. je ne suis pas leur maman et je n’ai rien à dire. je reste à ma place et je pense que c’est beaucoup mieux ainsi. J’essaie de leur transmettre des valeurs qui comptent pour moi comme la gentillesse, la bienveillance et le respect.
Visiblement, malgré la distance, tu as pu et su trouver ta place et vivre avec tes petites filles une relation naturelle, respectueuse de la position de leurs parents. Cela garantit des contacts harmonieux et riches.
Bonsoir, quel article intéressant et agréable à lire.
Je n ai malheureusement pas connu mes grands parents et franchement ça m a toujours manqué.
Heureusement que je vois mes p’tites souris assez régulièrement…
J aimerai les garder davantage, mais entre le travail et le virus… Mais elle m apporte beaucoup même si je ne les garde pas et j espère leur apporter également.
Merci pour ce billet.
Bon week-end
Hélène
C’est merveilleux de pouvoir être régulièrement en contact, même peu de temps. Je suis certaine que tu leurs transmets beaucoup à lire ta créativité !
Je n’ai pas d’enfants, donc…
Mais je me souviens de mes grands-parents maternels qui vivaient à l’étranger dans une ferme. Pour les voir 1 fois par an, il fallait faire 2000 km en voiture (sans clim, ni tablette ahaha !) à passer les frontières (au temps béni où « l’Union » européenne n’existait pas !).
Une fois arrivés, c’était un banquet avec toute la famille et amis réunis, mais moi, je me précipitais voir les animaux dont les 2 chevaux, passion de mon grand père.
Ma grand-mère me faisait du pop corn, des petits sablés et on allait au jardin ramasser une grosse pastèque bien juteuse et sucrée dont je dévorais une tranche à pleines dents.
La maison était à côté d’une pompe, car pas mal de maisons du village n’avait pas l’eau courante et le soir des centaines de grenouilles donnaient sur cette place un concert assourdissant de coassements.
Une fois, mon grand-père m’a donné une branche en forme de baguette… magique bien sûr… – j’aurais été un garçon, il m’aurait dit qu’il me confiait là un bâton de Maréchal !
En me la donnant il m’a dit qu’avec ma baguette, je pourrais commander au temps, au soleil, au vent, à tous les animaux de la ferme… et que chacun y obéirait…
Je me souviens m’être bien amusée de mon grand Pouvoir que j’ai hélas perdu depuis bien longtemps.
Je crois bien qu’ « on » m’a chapardé cette baguette et j’ai même quelque soupçon sur le coupable car : « A chaque aube, le coq croit, dur comme fer, que le soleil lui obéit.
Merci pour votre billet qui m’a fait replonger dans un vécu qui a ensoleillé mon enfance.:)
Car au fond c’est bien cela non, le rôle véritable des grands-parents ?
Quelle belle histoire cette baguette magique ! Ces souvenirs forgent aussi notre personnalité et qui sait…. quelqu’un d’autre pourrait vous fournir de quoi remplacer la baguette de votre grand-père ? Il faut garder nos « pouvoirs » de l’enfance vivants dans nos rêves.
Merci pour le partage de ce souvenir.
Coucou Catherine, très joli article. Je ne suis pas encore mamie mais je sais que je serai une mamie gaga ! J’ai eu la chance d’avoir eu la meilleure grand-mère du monde! Elle était ma mamie, mon amie, mon refuge, mon ancre, ma confidente …. la personne la plus importante de ma vie en somme.
Belle soirée, bises
Merci pour ton témoignage Isa, moi aussi j’ai eu des grands-mères formidables et soutenantes et je me réjouis d’accueillir d’autres petits enfants… si mes autres enfants se décident. Une de mes amies parle de cette étape de nos vie comme d’un petit dessert…. c’est en effet très doux.