Cet été, j’ai eu la chance de vivre une riche expérience de voyage sur les lieux d’origine de ma famille, en Bretagne.

J’avais envie, et sans doute besoin aussi, de transmettre quelque chose de nos lointaines racines à mes enfants. Quelques souvenirs de mon enfance aussi, même si tout a bien changé. Tous n’ont pas pu se rendre disponibles, , mais quelle magnifique semaine avec ceux qui ont pu nous rejoindre !

Les anciens….

Les migrants furent mes arrières-grands-pères. Ils ont quittés leurs villages respectif dans le Finistère et le Morbihan à la fin du 19e. Poussés l’un et l’autre par l’espoir d’une vie meilleure, comme tant de ceux qui doivent s’expatrier hier comme aujourd’hui !

La pauvreté était très importante dans cette région de marins et de paysans autrefois. Le travail de la pêche dur et dangereux et celui de la terre souvent misérable. Les familles étaient nombreuses, autant de bouches à nourrir, difficilement. Ils sont partis sans rien, adolescent pour l’un et jeune adulte pour l’autre et, sans se connaître, se sont l’un comme l’autre finalement installés à Genève. Leurs vies furent très différentes, l’un mourut très jeune facteur des postes et l’autre très vieux, enrichi après une découverte qui changea la construction des débarcadères sur nos lacs…., le fils du premier et la fille du second écriront la suite et deviendront mes grands parents paternels.

Ni mes aïeux, ni mes grands parents ne retournèrent en -Bretagne. La génération suivante chercha et retrouva des liens, des vieilles tantes et des petits-petits cousins. Quelques vacances nous permirent de les rencontrer, de découvrir les habitudes, les traditions, de mieux connaître ces terres de contes et légendes, de mystères, de magie et de paysages merveilleux.

Revenir….

En plus du plaisir de passer du temps ensemble, hors des contraintes de nos emplois du temps habituels, revoir certains lieux à travers les perceptions nouvelles de ma famille m’a fait du bien. En fait, mes souvenirs étaient très flous… je n’étais pas revenue depuis si longtemps ! Heureusement que nous avons aussi profité de ce voyage pour découvrir des endroits nouveaux pour nous tous, pour aller dans la forêt de Brocéliande, pour tester une mini thalasso au Pornichet, pour revoir les machines de l’île à Nantes, les remparts de St-Malo et partout des magnifiques hortensias et autres fleurs sublimes dans les jardins.

Des anciens et nouveaux souvenirs

Même si je n’étais pas revenue depuis plus de 40 ans, symboliquement cette région fait partie de moi. Je m’y sens attachée par les lieux et par l’histoire des gens.

Dans mon enfance, j’ai adoré nos vacances dans le Finistère. Comme les autres, je passais mon temps pieds dans l’eau, à chercher les coquillages à marée basse ou à jouer sur la plage ou dans les vagues. J’aimais les histoires étranges que les vieilles tantes racontaient et l’air rude des marins quand nous accompagnions ma mère à la cirée. Je ne sentais pas que l’eau était froide ni ne remarquais qu’il pleuvait souvent. J’étais surprise d’entendre ma mère insister pour aller vers des lieux de plages chaudes et de soleil permanent… Ce qu’elle a finit par imposer à sa famille et… nous avons aimé aussi !

Je ne savais pas alors, même si on nous le racontait pudiquement, à quel point les petites gens de ce coin ont souffert de la misère dans les siècles passés et jusqu’à il n’y a pas si longtemps. La maturité m’a fait prendre cette mesure et me souvenir avec tendresse et gratitude du courage des générations qui nous ont précédés.

grands parents

J’ai déjà envie d’y retourner !