Cette deuxième vague COVID 19 nous laisse tous un peu dans la sidération, surtout au vu des mesures qui sont appliquées, variables selon les régions ou les pays. Les écoles sont généralement restées ouvertes presque partout et on peut s’en réjouir. Peut-être cela préservera-t-il certains du décrochage et de futurs échecs dans leur cursus.

Si, pour le moment, l’école continue, elle a changé. Des gestes différents, des masques, des consignes à refaire régulièrement…. Comment faire comprendre toutes ces précautions et mieux encore comment inciter nos petits et surtout nos adolescents à les respecter ?

Évidemment, cela dépend aussi de nos convictions personnelles, mais quoi qu’on en pense, les enfants et les adolescents affrontent la situation, sans plus de préparation que nous autres adultes, mais avec moins de possibilité de recul ou de relativisation

Avec les petits

en classe de petits

Certains ont très mal vécu l’arrêt de l’école lors du premier confinement. Ne plus voir leur maîtresse et leurs copains, être tout le temps coincé à la maison avec des parents parfois en télétravail…. Cela a été difficile. Les jeunes enfants ont besoin de sortir et de bouger, mais ils peuvent très bien comprendre les consignes pour autant qu’on les explique, qu’on leur donne du sens et surtout qu’on les répète car Ils vivent dans le moment présent et « oublient » pour se concentrer sur leurs activités au fur et à mesure.

Pour eux, donc, tout l’art est dans la répétition, avec le plus de calme possible. Inutile de se fâcher, ils ne font pas exprès. Si vous même avez des craintes, peur de ce virus et de ses conséquences, ne leur cachez pas. Certes ils « oublient » mais ils sentent très bien ce qui n’est pas mis en mots, surtout ce type d’émotions. Leur expliquer calmement que les adultes aussi ont peur et que c’est pour cela que tout le monde doit faire tellement attention, et ces gestes différents de leurs habitudes, cela va donner du poids à vos recommandations. Cela témoigne aussi du sérieux que vous accordez à ce dont vous leur parlez et ce que vous leur demandez.

Autour des dix ans

souvenirs d’avant….

Ceux-ci demandent souvent si ça va durer encore longtemps…. Dans notre région, seuls leurs enseignants doivent porter un masque, et ce qui les a le plus affectés lors du premier confinement, c’est la séparation avec leurs copains et les personnes qui leur sont chères. Mais ce n’est pas d’actualité, ou moins cette fois-ci. De plus, presque tous commencent à maitriser les écrans et les réseaux sociaux, aussi peuvent-ils utiliser ces moyens.

Même si elle n’est pas encore parfaite, leur appréhension du temps se développe, ils ont acquis des notions d’histoire et leurs souvenirs sont accessibles, tout comme la notion du futur, de l’avenir. C’est ce qui peut être le plus délicat : ils sont conscients d’une forme de durée et des incertitudes qui entourent la situation. Si le contexte familial est affecté matériellement par la crise, il est préférable là aussi de mettre en mots vos préoccupations. Inutile de cacher les difficultés, ils le sentiront et il est préférable qu’ils connaissent les raisons de vos inquiétudes, sans pour autant les noyer de détails. Les échanges entre pairs sont très importants et leur offrir des opportunités de moments de discussions pendant le temps scolaire et cadrés par leurs enseignants peut les aider à gérer leur stress.

Les adolescents

les joies du groupe

Comme déjà mentionné, c’est l’âge où on se distancie de nos parents pour se rapprocher de nos copains, donc l’âge du « groupe ». Je l’ai déjà évoqué dans cet article, notamment Une tenue appropriée ? ou dans celui-ci Courage. C’est aussi le moment où on prend des risques, parfois inconsidérés, que cela soit en sport ou dans des relations, par exemple.

C’est donc une période de vulnérabilité, Françoise Dolto a écrit un texte très juste, il y a quelques années déjà, sur cette tranche de vie : « le complexe du homard » qui reste d’actualité. Elle compare l’adolescence aux périodes de mue de certains animaux qui sont alors privés de leur protection (carapace-peau) avant que la suivante se reforme. Cette image est parlante, elle doit vous rappeler des souvenirs, non ?

Cette population nécessite donc une attention renforcée, celle des parents, bien sûr, des enseignants et des acteurs de santé publique et communautaire. Le sens des responsabilités des ados peut et doit être mobilisé, ils sont tout à fait en mesure de comprendre et de raisonner, mais il ne faut pas minimiser l’influence du groupe, des réseaux sociaux et leur besoin d’opposition. En deux mots : une main de fer dans un gant de velours.

Moralité

Finalement, ce virus détestable a tout de même fait un genre de cadeau à l’humanité : il frappe moins souvent et moins fort les enfants et les jeunes. Imaginez un instant que cela soit le contraire….

Et vous, comment en parlez-vous avec vos enfants ? vos petits enfants ? Vos parents pour celles et ceux qui ont la chance de les avoir encore ?