Les images
Très souvent, les parents se demandent quelles histoires, quels films, quelles images laisser voir à leurs enfants. Les médias véhiculent bien souvent des images de violence et il est vivement recommandé de ne pas laisser des jeunes enfants seuls devant les écrans TV, même et peut-être surtout pendant les journaux télévisés. Ces images, prévues par et pour des adultes, ne sont pas adaptées aux jeunes psychismes, encore en développement. Par exemple, je me souviens des images diffusées en boucle lors des attentats contre les tours jumelles du world trade center… Ayant vécu à NY, j’étais dans un état de sidération, sans doute un peu plus touchée encore du fait que ces lieux m’étaient connus, j’y avais des souvenirs. Je n’ai pas prêté attention au fait que mon plus jeune fils regardait lui aussi ces images récurrentes, plus tard, il m’a demandé pourquoi on passait toujours le même bout de film, trop jeune pour comprendre que ce n’était pas fictif.
Quel rapport avec les contes ?
Dès son plus jeune âge, l’enfant développe son psychisme, sa pensée puis son libre arbitre, selon une évolution qui comme pour son corps va suivre des étapes, plus ou moins précises. Se trouver confronté à des images qu’il ne peut décrypter l’entraine dans une forme de perplexité, tout à fait bénigne si elle est ponctuelle, mais plus perturbante si elle se produit régulièrement, pouvant aller, à l’extrême, jusqu’au traumatisme. Cependant, pour grandir et évoluer, le psychisme doit se confronter au panel de nos émotions afin de permettre aux sentiments et à la conscience de s’élaborer. La peur, la tristesse, la colère, le dégoût et la joie, émotions de base, archaïques et produites par notre cerveau reptilien nous permettent d’adopter des réflexes dits de survie(réactions). Décodées et réfléchies, ces émotions se transforment en pensée, qui elle, permet l’action. Les histoires, les contes, offrent à l’enfant la possibilité de créer ses propres images, ses propres représentations et ainsi participent à l’élaboration de sa pensée.
Méchants, héros et bonnes fées
A travers ces histoires « extraordinaires » que sont les contes, l’enfant peut éprouver ses émotions fortement et en même temps à distance.Il va « vivre » l’histoire, mais en sécurité chez lui. En général, les méchants sont vraiment très méchants, voire cruels ou affreux : toujours effrayants, pensez à la marâtre de Blanche-neige ou à la fée Carabosse de la Belle au bois dormant, ou encore à l’ogre du petit Poucet…. Il y a aussi des géants, des dragons, des sorcières ! Les héros passent par des moments difficiles, ils traversent des épreuves, doivent garder courage et faire preuve d’intelligence, d’astuces et parfois ils reçoivent de l’aide soit de personnages magiques, soit d’animaux ou de personnes habituellement moquées, comme les nains dans Blanche-Neige. L’histoire se nuance de détails, l’imaginaire se nourrit. Beaucoup de contes se finissent bien : « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… Mais pas tous, en tout cas pas avant que Walt Disney et Cie ne changent leurs fins. Dans le conte d’Andersen, la petite sirène ne séduit pas le prince et meurt solitaire… Car on ne change pas si facilement sa nature réelle… (de femme-poisson en femme).
Après les contes, les mythes et les légendes
Et cela pourra continuer, évoluer, grandir avec eux. Avec tous ceux qui aiment garder cette part de rêve que permet le fantastique et l’onirique, pour le plus grand bénéfice de nos imaginations.
Comme le disait Einstein : » le savoir est limité, l’imagination englobe l’univers »