Un des sujets qui revient le plus fréquemment dans les groupes de paroles ou les consultations, c’est ce sentiment désagréable qu’est l’inquiétude. De la simple préoccupation à l’angoisse, la graduation est vaste : souci, affolement, affres, alarme, agitation, alerte, émoi, peur etc, etc

A vrai dire, nous sommes tous concernés, certains plus souvent que d’autres et malheureusement, parfois de manière envahissante. Généralement, c’est à ce stade que le problème se pose.

Mieux se comprendre

Une fois encore, les solutions sont en nous, sans que nous en soyons forcément conscients. Comment prendre du recul et laisser émerger nos ressources ? Un petit tri s’impose :

  • Quel genre d’inquiétude ? pour un proche ? une situation ? ma santé ? mon boulot ?
  • Quand me suis-je senti serein la dernière fois ?
  • Quel est mon degré d’inquiétude actuel sur une échelle de 0 à 10 ?
  • Qu’est-ce qui pourrait faire baisser ne serait-ce que de 1 mon niveau ? (une petite chose pratique et réalisable)
  • Quel est mon rôle dans la situation qui m’inquiète ?
  • Suis-je responsable ?
  • Puis-je faire quelque chose ? et si oui, quoi ?

Bien souvent se mettre en réflexion, décortiquer les sensation diffuses, permet de se recentrer sur le cœur du sujet et de dégager des possibilités de soulager les craintes.

Se faire un sang d’encre…

Parfois, l’inquiétude relève de l’inexplicable. Elle ne semble pas reliée à des causes identifiables mais à des scénarios que notre imagination produit en boucle. Sans doute des vieilles mémoires, ou des stress non résolus. Par ex. :  » je suis toujours inquiète pour mes enfants, j’ai peur qu’il leur arrive…. « 

Évidemment, l’éducation des enfants ne va pas sans préoccupations diverses. Il est non seulement normal, mais aussi nécessaire de les entourer et les protéger des dangers possibles, selon leur âge. C’est le rôle parental qui se transforme progressivement lorsque nos enfants grandissent et s’émancipent.

Se préoccuper pour ses proches est « normal », se tracasser sans cesse à leur sujet peut compliquer nos relations et surtout dévorer une énergie qui pourrait nous être utile pour d’autres projets. Cela questionne aussi notre position de parent, de fils ou fille de, de compagne ou compagnon, d’amiE, etc ….

Et bien plus encore notre estime personnelle, dans a mesure ou se tracasser sans cesse pour d’autres ou d’autres choses témoigne d’un manque de confiance dans les autres ou les faits, un sentiment de toute puissance (moi je peux les protéger), mais au fond, cette « toute puissance » inconsciente n’est qu’une facette de notre propre vulnérabilité.

De plus, cette forme de « sur protection » transmet, à celui ou celle qu’elle concerne, un certificat d’incompétence : » je ne crois pas que tu sauras de débrouiller sans moi ».

La vie est risquée !

Sortir de l’engrenage

Il existe un dicton populaire qui dit : « quand on s’analyse on s’angoisse, quand on se compare, on se rassure », et comme souvent, la sagesse populaire ne se trompe pas. Mais en l’occurrence, il s’agit de comparer dans vos souvenirs.

Appelez les situations d’inquiétude que vous avez affrontées, et cherchez les ressources, les trucs, les combines que vous avez utilisés pour les surmonter.

Un exemple personnel : quand je me tracassais lors des sorties nocturnes de mes ados, nous étions convenus que je laisse mon téléphone portable ouvert et qu’ils me contacteraient en cas de besoin ou de problème. Et c’est ce qu’ils faisaient, donc j’ai fini par bien dormir même quand ils étaient de sortie. Cette tradition s’est adaptée à l’âge adulte, et ils m’indiquent qu’ils sont à bon port lors de leurs déplacements, ou des résultats en cas d’examens ou de tests particuliers.

Autre exemple : Très inquiète suite à la maladie grave de son compagnon, une patiente s’affolait au moindre toussotement de celui-ci et accablait le pauvre homme de moult conseils et prévenances…. Il supportait difficilement cette sollicitude excessive qui lui rappelait de mauvais souvenirs et leur relation était tendue. En lui demandant comment elle avait fait pour traverser l’épreuve de la maladie grave, elle s’est souvenue qu’elle avait suivi des séances de sophrologie qui l’apaisaient. En reprenant quelques séances, elle est parvenue à surmonter ses inquiétudes disproportionnées. Un autre s’est souvenu de séances d’EMDR, etc.

Combattants de l’adversité

Résilience

En fait, c’est notre lot commun. La vie n’est pas un long fleuve tranquille…. Loin s’en faut, et des obstacles qui nous bousculent, nous en affrontons tous. Et tous, nous en avons déjà surmontés !

Apprendre à s’appuyer sur nos réussites, nos ressources précédentes soutient nos défis actuels et renforce notre confiance en nous mêmes.