Attention âmes sensibles, nous allons parler sexe aujourd’hui ! Plus précisément attraction sexuelle et pas sous n’importe quel angle, celui de l’apparence physique, ou encore des critères de beauté usuellement admis.
Un article paru dans le monde du 20 septembre a retenu mon attention et fait travailler mes petites cellules grises : « la beauté et l’attraction sexuelle vont-elle toujours de pair ? » de Maïa Mazaurette. Difficile à résumer en quelques lignes, mais en bref, l’auteure relève qu’en moyenne nous nous intéresserions à des personnes env. 25% plus belles que nous (tous sexes ou genres confondus) selon des statistiques effectuées sur les sites de rencontres, notamment. Parmi les critères de beauté influents :
- l’âge, lire ici la jeunesse
- la ligne, soit la minceur
- des yeux clairs (un regard limpide)
- ou très foncés (le regard de braise)
- pour les « mâles » grande taille et force physique apparente (plaque de choc, un plus !)
- pour les « femelles » bouche charnue et silhouette en 8 (hanches et seins)
Rien de très nouveau sous le soleil. Cependant l’auteure nuance en remarquant que dans la réalité, bien d’autre critères jouent leur rôle, heureusement, ce qui permet à tous ceux et celles qui ne sont pas ou plus dans les archétypes d’avoir leurs chances.
Dans la vraie vie
Heureusement, nous disposons de cinq sens qui tous jouent un rôle dans l’attraction sexuelle, ou l’attirance sociale aussi. Si la vue, donc l’apparence est prioritaire, nous venons de le voir, l’odorat tient aussi un un rôle important. Chacun connaît l’expression « je ne peux pas le sentir ». En effet les petits mammifères que nous sommes perçoivent les signaux olfactifs de leurs congénères, même si chez les humains c’est moins prépondérant que dans les autres espèces. Un parfum qui nous est agréable nous attire, s’il y en trop, ça cocotte et c’est répulsif ! Les odeurs corporelles, même « propres » , je ne parle pas ici des odeurs qui évoquent l’absence d’hygiène, parlent très vite et très fort à notre inconscient. Ensuite, vient l’ouïe : le son d’une voix, le débit du langage, les termes choisis, traduisent assez rapidement l’éducation et la culture, le charme du propos est important dans l’attirance. E. Rostand l’a magnifiquement démontré dans son « Cyrano » et lorsqu’on parle d’une voix caressante, l’image est claire. Le toucher, intervient un peu plus tard (mains moites ou douces, peau soyeuse, etc. quant au goût, nous ne sommes généralement pas carnivores, mais qui n’a jamais goûté un peu de l’autre à travers les baisers et j’en passe… ?
Nuances….
Ouf, on recommence à percevoir des opportunités pour les « lambdas »que nous sommes en majorité ! Même s’il n’est toujours pas question d’amour, osons évoquer en matière d’attirance sexuelle un de ses composants essentiel : le charme. Oui, vous avez bien lu ! Cela concerne tous nos sens et aussi un petit ingrédient que je n’ai pas encore évoqué mais, qui dans ce domaine, mène aussi la barque, notre cerveau. Pas toujours au niveau du néo cortex (pensée, réflexion), je vous l’accorde, mais au niveau reptilien et limbique (réflexes et émotions), c’est la java ! Si vous avez besoin d’un petit rappel au niveau de ces trois niveaux, je vous invite à relire mon billet paru dans http://lemagazinepositif.fr/c’est dans la tête. A travers nos filtres sensoriels et émotifs, tout va se redistribuer au fur et à mesure des décryptages que nous venons d’évoquer.
Des connexions les plus improbables aux clichés convenus, TOUT est possible !
La curiosité, le besoin de transgression, les fantasmes, les schémas de répétition ou d’évitement, les idées reçues, les mythes, les tabous, les héros, les croyances, les souvenirs…. conscients et inconscients, mille paramètres d’ordre très différents vont influencer nos attractions. Notre décision de passer ou non à l’acte relève d’un choix qui mobilise d’autres aspects (morale, culture, religion, etc).
En comparaison, chez les autres mammifères, l’instinct sexuel est conditionné par celui de reproduction qui le cantonne dans les périodes de rut. Chez les humains, ce phénomène d’œstrus n’existe plus, ou beaucoup moins, il est toute fois intéressant de relever que l’attraction sexuelle demeure soumise malgré tout, à l’instinct de reproduction, ce qui explique, en partie tout au moins, les aspects « jeunesse et force » qui influent sur nos attirances.
La force de l’âge ?
Dans ce domaine, je parle toujours d’attraction sexuelle, le poids des ans joue un rôle paradoxal. L’enveloppe physique s’use et change et certains de nos sens peuvent s’émousser également, surtout la vue et l’ouïe. Moins attractifs, devenons nous moins attirés ? Réponse de normand : oui et non. Si l’esprit reste vif et l’imaginaire foisonnant, le désir s’apaise et devient moins impératif. Il existe, bien réel, mais il faut davantage de stimuli pour qu’il émerge. Les conditions nécessaires à la pulsion sont plus nombreuses et souvent nos conditions de vie (famille, entourage, problèmes de santé, etc) sont très différentes de celles de la jeunesse. Par contre, et c’est là le paradoxe, nous nous connaissons mieux que dans nos jeunes années, nous sommes libérés de certaines pressions sociales (travail, réussite, enfants en bas âge, etc) et morales aussi parfois (peur du jugement, des commérages, de la punition divine, etc).
Les besoins changent, incontestablement,et les envies aussi. D’autres peuvent surgir et la découverte reste un paramètre important toute la vie.
Et puis aussi, parfois et avec de la chance, l’amour occupe l’espace de nos désirs.
Merci Catherine d’aborder un sujet tabou la sexualité et l’attirance physique surtout après un âge qui semble nous reléguer au placard des désirs. Il y a incontestablement un aspect chimique inexplicable à priori même si la science trouve des explications hormonales. Mais il est vrai que nos sens sont divins pour nous confirmer une attirance ou une répulsion. En couple ou non, le désir est mystérieux. Je dirais qu’il occupe nos pensées qu’il soit défaillant que fougueux. L’expérience nous guide puisque nous connaissons en principe mieux notre corps mais le mental influe énormément. Désir charnel et complicité sont le gage d’un épanouissement selon moi.
Merci Stéphanie pour ton témoignage. Oui c’est tabou, surtout du côté simplement chimique qui pourtant joue son rôle, aussi dans la séduction et à tout âge.
Hello Catherine, effectivement j’ai remarqué que je n’étais plus sifflée dans la rue !!! Trêve de plaisanterie, je pense que là encore nous sommes soumises à des tabous. Pourtant la séduction perdure quelque soit l’âge. Elle est différente certes, mais toujours présente. Pour preuve le succès des sites de rencontres pour les plus de 50 ans ! Et plus que la séduction si nous avons la chance de vivre une vraie histoire d’amour c’est le meilleur produit de beauté ! Les auteurs ne s’y sont pas trompés d’ailleurs car la littérature regorge d’exemples d’amour fou, de passion et de séduction. Belle journée
Côté séduction, je partage ton avis entièrement, il n’y a pas d’âge et les +50 ans sont en effet un créneau juteux pour différents financiers du secteur « rencontres et plus si affinités ». Côté attraction, c’est plus « chimique » et je voulais évoquer cet aspect.
Bonjour, quel sujet interessant et qui pourtant n’est pas souvent mis en avant….heureusement que la séduction ne passe pas avec l’âge ! Rire…je me permets de rire, moi la célibataire qui recherche l’âme sœur ! Bonne journée
Coucou Hélène, on mélange souvent séduction et attraction, l’un ne va pas sans l’autre, certes, mais disons que l’attraction est davantage réflexe alors que la séduction se pense et se prépare.
Coucou Catherine, il est vrai que l’attirance sexuelle reste un mystère. Pourquoi est-on attirée par une personne alors que d’autres ne le sont pas ? Ton article est très intéressant et j’ai pris grand plaisir à le lire. Il m’a fait réfléchir sur ma propre vision du sujet. Bonne soirée 😁
Merci Sandrine pour le compliment, l’attraction en effet est mystérieuse, et à tout âge !
CC Catherine,
L’amour et l’attraction c’est une alchimie qui ne s’explique pas j’ai rencontré mon chéri sur un site de rencontre il y a presque 8 ans , j’avais presque 50 ans et lui 55 et le désir est toujours là ! Après l’attirance ça ne s’explique pas ?
Belle soirée
Quelle chance et quel bonheur de vivre une belle histoire d’attirance et d’amour !
En effet cela ne s’explique pas, juste peut-être oser ?
En lisant votre titre je pensais à ce film magistral « Les ailes du désir » de Wim Wenders. L’un des films qui m’a le plus envouté.
La véritable beauté est mathématique, elle se mesure grâce au nombre d’or ou la divine proportion : 1,618
* hauteur/ largeur du visage = 1.618
* largeur visage / hauteur yeux menton = 1,618
* du nez au menton / nez yeux = 1,618
* du front au nez / nez yeux = 1,618
* largeur visage / largeur yeux = 1,618
* largeur des yeux / largeur de la bouche = 1,618
* largeur de la bouche / longueur du nez = 1,618
Ce rapport se poursuit avec les proportions du corps, pas mieux exprimé et dessiné que par Léonard de Vinci dans son homme de Vitruve.
Il est vrai que le sex appeal n’est pas du tout proportionnel à la beauté du sujet. Sinon, cela réduirait la portée de l’alchimie dégagée par chaque être en dehors des 5 sens physiques.
Pour ma part, quand je vois un très bel homme selon ces critères mathématiques, je n’éprouve pas un désir impulsif et sauvage mais plutôt une admiration devant l’esthétique et de la gratitude devant la richesse de la Nature. C’est un peu comme quand on regarde une belle œuvre d’art ou un paysage
Le désir est purement chimique et ne dure pas.
La découverte, l’expédition géographique des corps et les âmes en fusion n’ont qu’un temps, ensuite ça fatiguerait trop l’organisme d’avoir son shoot permanent de dopamine, sauf pour Casanova (mais pas Dom Juan).
Car au fond, qu’est-ce que le désir sinon une conjonction de l’attente et de l’imagination, une fois obtenu, il s’émousse. On se lasse de tout sauf de l’amour.
Or, la langue française n’a qu’un seul petit mot de 2 ridicules syllabes pour décrire cet état.
Les grecs anciens eux en avaient 4 différents pour le désigner:
Eros, Storgué, philia, agapê. :
Eros : l’amour charnel pour la jouissance : la libido à l’état brut,
Storgué : la passion sentimentale, les élans du cœur : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Montaigne
Philia : l’amitié réelle et profonde : cette communion d’esprit
Agapê : Communion des âmes, l’accomplissement total dans les similarités et les complémentarités réciproques dans le couple.
Cela étant dit, le plus beau roman sur l’amour qui m’ait été donné de lire c’est « Romanesque » de Tonino Benacquista. Mais il n’y a pas de sexe, ou à peine suggéré, car le couple vive Agapê.
Quel plaisir de vous lire chère visiteuse, il semble que nous partagions certains goûts : comme vous j’ai beaucoup aimé le film de Wenders et deux lectures ont beaucoup compté pour moi sur ce vaste sujet : « l’amour et l’occident » de D. de Rougemont et « le choc amoureux » d’un confrère dont j’ai hélas oublié le nom… Heureusement je me souviens du propos.
Même sans la finesse du grec ancien, notre langue offre tout de même quelques variantes pour évoquer ce drôle d’élan qui peut, ou non, évoluer vers l’amour.
Merci pour la référence « l’amour et l’occident » de D. de Rougemont que je vais commander.L’amour reste un sujet définitivement très mystérieux, pour avoir généré des milliards de lignes, de représentations; et ce n’est pas fini. La science veut même le réduire à des équations et la technique à des algorithmes, c’est dire que l’amour dans toute sa composante échappe et nous fuit peut être. Ou alors c’est beaucoup plus simple que ça. 🙂 Allez savoir…