Ce n’est pas une découverte, mais pourquoi est-ce si difficile pour nous de parler de notre âge ?
Séniors ? mûres ? majuscules ? silver ? d’un certain âge ? vieillissantes ? matures ? âgées ? vieilles ?
Je vous laisse le choix du qualifiant, j’ai une sainte horreur du trop utilisé « quinqua et plus »! C’est comme si au-delà de cette limite, notre ticket était vraiment fichu.
C’est pas facile tous les jours d’être une femme, ça je le sais bien. Pas facile tous les jours non plus de vieillir, je le sais aussi. Cependant, c’est un processus inéluctable. On peut prévenir, prendre soin de soi, négocier, tricher, feinter….. L’horloge tourne.
Jeunisme et diktats
Dans nos sociétés occidentales, mais pas que, l’image et le paraître ont une grande importance. Les normes plus ou moins explicites sont solidement ancrées, malgré l’émergence de discours intégratifs ou inclusifs.
Le modèle à atteindre, et surtout à garder le plus longtemps possible ? Beauté, finesse, jeunesse, compétence, flexibilité et adaptabilité, doublées de sérieux et de générosité, sans oublier la créativité et une pointe d’originalité : rien que ça! Et attention à ne pas sortir des cases, ou le moins possible.
On dirait une lettre au père Noël.
Malgré toutes nos particularités humaines, ces stéréotypes sont profondément ancrés dans nos représentations psychiques, nos modèles plus ou moins conscients. L’ intégration des différences ? handicap, orientations sexuelles, types ethniques, les particularités génétiques et autres… Une posture politiquement correcte, certes, et même obligatoire légalement, mais de là à suggérer des modèles autres… c’est pas encore gagné !
Vieillir….
Si je devais cibler une des attitudes problématiques face au vieillissement, je dirais que nous, les femmes, sommes assez fréquemment nos pires ennemies ! Élevées depuis notre tendre enfance dans l’esprit « la plus belle… », nous utilisons trop souvent nos qualités et compétences en concurrence les unes contre les autres, alors qu’ il serait évidemment largement plus profitable de les partager, de coopérer et de nous soutenir.
Je vous recommande la lecture décapante et qui porte une réflexion salutaire sur cette période de vie qui concerne ou va concerner un nombre grandissant de personnes.http://libération, Mme Laure Adler, écrivaine et journaliste bien connue, accorde à Libération une série de quatre articles au sujet du vieillissement en général et de celui des femmes en particulier
En dehors de notre apparence et de notre image, l’âge va nous confronter à d’autres défis et combats : Santé, mémoire, équilibre, indépendance personnelle et financière, habitat, relations sociales, solitude…. La liste n’est pas exhaustive ! Nous ne sommes pas égaux face au vieillissement, j’en parlais déjà dans cet article Vieillir, où je tentais de relever des côtés positifs et les postures personnelles possibles pour mieux appréhender le grand âge.

Soixante-six
Franchement, et je ne sais pas pour vous, mais je n’ai pas ressenti de grandes différences physiques et d’apparence entre 30-40, puis 50 ans, c’est surtout le contexte qui bouge beaucoup : famille, carrière, divorce, naissances et deuils, déménagements, réorientations…. Ah oui…. la ménopause et quelques inconvénients, mais passagers et pas très sensibles dans mon quotidien.
Entre 50 et 60 ans, les modifications contextuelles se sont poursuivies, mes enfants sont partis et je suis devenue grand-mère. Mais en interne j’ai du affronter la maladie de proches et commencer à vivre avec les douleurs de l’arthrose et ça…. ça change beaucoup le quotidien !
Je vais avoir 66 ans cet automne et j’apprécie beaucoup ma vie, même si mon arthrose empire. J’ai pris ma retraite, je gère mon agenda selon mes envies et en n’ assurant plus que quelques mandats et consultations. Luxe suprême, je prends du temps pour moi et heureusement car avec les douleurs, je suis devenue plus lente. Côté look, j’ai choisi de laisser mes cheveux blanchir et je trouve cela joli. Je ne porte presque plus jamais des shorts ou des robes courtes, c’est pas heureux sur moi, je me connais et je sais ce qui me va, mais cela m’allait aussi il y a 10, 15 ou même 20 ans….
Autrefois, il m’est souvent arrivé d’être la plus jeune dans différentes situations : études, emplois, stages et autres. J’étais alors placée dans la case « jeunette » forcément inexpérimentée. ça m’agaçait ou m’amusait selon les périodes. Évidemment, ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais je déteste toujours autant les compartiments et je me souviens très bien que je trouvais les « vieux » d’alors souvent rasoirs et inintéressants avec leurs litanies d’expériences et connaissances. C’est vous dire si j’évite scrupuleusement et autant que possible, d’assommer les autres avec mes radotages.
Oser sortir des cases !
On peut se faire coacher dans bien des domaines, mais je n’ai pas encore vu beaucoup de proposition de coaching en approche du vieillissement… serais-je mal informée ?
Je ne crois pas, il semble que c’est tout simplement peu « porteur » ! Et, je pense aussi tabou. Apparemment, il vaut mieux se dire quinqua + qu’avouer la soixantaine ou pire la septantaine, là c’est quasi un gros mot. Pourtant, nous sommes très nombreux à avoir, statistiquement, plus de soixante ans ! Et celles et ceux qui n’y sont pas encore y vont.
Alors voici mon invitation : parlons de notre âge et brisons le tabou ! Je n’ai pas de programme magique à vous vendre pour que tout se passe au mieux, mais je suis persuadée que libérer la parole, évoquer les soucis, les craintes, les désagréments et aussi tous nos petits trucs et ressources pour évoluer peut nous aider énormément.
Alors n’hésitez pas, cet espace vous est ouvert avec comme seule règle : bienveillance et courtoisie .
Et puis de toute façon, dans cent ans, nous serons ailleurs !
J’ai 76 ans ! En bonne santé ”relative”… je pense que c’est un privilège de vieillir…beaucoup n’y arrive pas,,,,
Je partage votre ressenti et je me sens privilégiée moi aussi. Merci pour votre visite et commentaire
CC Catherine,
Je vais entré au club des sexa l’an prochain et même pas peur! Pour les cheveux j’ai arrêté la couleur il y a un an et j’aime beaucoup ! Je me sens bien en phase avec mon âge et je ne veux pas rajeunir à tout prix !
Prochaine étape la retraite dans 3 ans et j’ai hâte !
Belle journée
Hello Solange, tu as raison de te réjouir, la retraite c’est vraiment super. Pour tes cheveux, je trouve aussi que cela te va bien.
hello Catherine, je n’ai aucun tabou avec mon âge ! j’ai 56 ans et j’avance tranquillement vers la soixantaine. Ce qui m’a le plus causé de soucis c’est la ménopause … je dois dire qu’elle ne m’épargne pas et j’ai hâte que cela se termine vraiment … Un coaching pour mieux vivre la vieillesse c’est une excellente idée ! je sais que certaines femmes le vivent très mal et refusent même de dévoiler leur âge …c’est vraiment dommage … belle journée.
Tant mieux Sandrine et félicitations pour cette posture libérée. Tu peux inviter, si tu le souhaites, celles que tu connais et qui ont du mal à lire ce billet et à s’exprimer ici librement.
Hello très bel article qui remet les pendules à l’heure ! Il faut dire que quand on voit la réaction de certaines personnes à l’annonce d’un âge certain cela fait peur. On te regarde comme une extra terrestre ! Le chiffre fatidique des 60 fait fuir les foules. Et pourtant nous sommes en pleine forme et avides d’apprendre et de vivre. Bises
Personnellement, je trouve que 60 et + est un très bel âge, souvent libéré des obligations professionnelles
Quant aux personnes qui nous regardent de travers, ne serait-ce pas, au fond, plutôt leur problème que le nôtre ?
Moi j’ai 64 ans et demi et si ,il y a un an ,un ex pdg d’orpea ne m’avait pas jugée trop dépassée ,vieille et malade et virée ,je n’aurais jamais je crois eu de plus problème avec l’âge..mais avec de bonnes indemnités on s’habitue..et peut être que c’était bien finalement..je profite un peu de la vie et je constate que les « jeunes » font moins bien que moi..ça aide 🙂
Très rude de se faire remercier comme ça, chapeau d’avoir réussi à trouver finalement du positif dans tant de goujaterie ! Je ne sais pas à quel âge vous pensiez prendre votre retraite, je me suis retirée peu après mes 60 ans (calculs faits) et sentant le vent tourner…. Comme je gagnais très bien ma vie, j’ai pu me le permettre (chez nous on doit aller jusqu’à 64 ans, bientôt 65 et nous n’avons pas de bonus éducatif), mais je suis consciente d’être privilégiée, sur le plan matériel aussi. Merci pour votre témoignage
Il y a toujours quelque chose qui m’étonne quand le sujet est posé, c’est ce fameux diktat social qui nous rendrait mal à l’aise à révéler notre âge.
C’est quoi d’abord cette chose, ce diktat ? De méchantes gens que je ne connais même pas qui auraient l’outrecuidance de me dire que je suis vieille ? !
Excusez-moi mais à chaque fois que je lis ce mot valise, ça me fait rire ! Comme ce feu follet de Yann Moix quand il a outragé tant de quinquagénaires & + + qui lui sont tombées dessus comme des walkyries en furie
Il est vrai que sur le marché du travail, dès 45 ans ça sent le roussi mais pas davantage que pour les hommes.
Le tabou de l’âge n’est qu’une illusion portée, véhiculée par celles et ceux qui pensent que c’est un problème existentiel et donc le subissent comme tel.
Ce qui en soit est un peu absurde car chaque matin en se réveillant, un grain de sable supplémentaire est passé dans le sablier de la vie donc un pas de plus vers la mort. Au fond le vrai sujet c’est cela, non ?
Sinon, et parce que mon anniversaire approche, j’ai demandé l’autre jour à mon mari : « au fait, je vais avoir quel âge là ? » – 57 ans m’a-t-il répondu en rigolant.
La ligne du temps ne m’intéresse pas, c’est une petite dimension dont le curseur bouge à chaque instant, vu de loin, en hauteur, cette ligne est juste un point, mais c’est le nôtre, certes; alors, pourquoi le gâcher avec des fadaises ? Il suffit juste essayer d’Être avant de disparaître…
Avant d’en commencer encore une autre, c’est : Fin de l’histoire…
Peut-être ne peut on pas vivre « philosophiquement »chaque instant, chaque étape… Déjà notre finitude est un sujet en soi et quel sujet ! Ensuite, peut-être que le vieillissement est une forme de préparation ? Et enfin, chaque grain de sable est unique, il y a des jours où on se sent mieux que d’autres, vieux ou jeunes, homme ou femme…
Alors oui parfois les débats secondaires nous occupent et même les sujets futiles, personnellement je le revendique car je ne suis justement que de passage