L’an dernier, ma torpeur estivale, au demeurant fort agréable, a été un peu perturbée par des articles récurrents sur le sujet du regret de maternité, ou parentalité.
Tranquillement installée sous mon parasol, j’ai lu des chiffres qui traduiraient l’amertume de certainEs d’avoir choisi de devenir parents. Tout ça bien détaillé, par pays, par classe d’âge, etc, etc. En gros les plus jeunes regretteraient davantage et les nordiques plus que les méridionaux.
Ensuite, sur les réseaux sociaux et dans la même journée, je tombe sur le résumé d’une émission TV qui interroge une brochette de mamans, jeunes, toutes, et exprimant leur déception en mots parfois un peu… crus.
J’avoue que ces témoignages m’ont agacée. Ou peut-être est-ce leur forme ? La fréquence autour du sujet ?
Je suis tout à fait favorable à la possibilité d’ une parole différente, voire discordante des femmes sur la maternité, mais je suis très étonnée que celles qui se disent déçues évoquent un manque d’information sur les bouleversements qu’amènent l’arrivée d’un enfant, la pression sociale ou encore l’idéalisation du rôle des mères pour relativiser leur possibilité du choix de la parentalité…..
Comme si ces personnes n’avaient jamais entendu parler de la libération des femmes, ou jamais discuté avec une copine qui vient d’accoucher ou n’ont aucun recul face aux normes sociales. J’admets que ces normes sont vivaces et les images d’Épinal fréquentes. Mais j’ai trop de considération pour notre SEXE pour nous penser globalement aussi naïves. ( je me réfère aux sociétés occidentales et industrialisées)
La contraception nous permet depuis une cinquantaine d’années de maîtriser notre fécondité, nous avons acquis, au prix de luttes incessantes, des droits à une meilleure éducation et une plus grande autonomie, moult informations sont disponibles tant en littérature que sur les réseaux ou dans les médias, alors prétendre, de nos jours, qu’on n’imaginait pas à quel point la parentalité pouvait être un bouleversement, faut vraiment vouloir rester dans sa bulle !



Information ou sensation ?
Entre des informations statistiques ou des témoignages publiques à visage découvert, il y a une grosse différence d’impact. Un témoignage peut devenir personnalisable. On peut se sentir concerné différemment :
- par ressemblance, comment est-ce que je me sentais à son âge dans mon rôle de mère ?
- par distanciation, je n’ai jamais regretté d’être mère, c’est impossible de dire ce qu’elle dit….
- par rationalisation, elle veut sûrement attirer l’attention…..
- par empathie, la pauvre, comme elle doit être malheureuse, comme je l’aurais été si….
- etc.
Nous sommes donc bien du côté de la « sensation » dans la double signification du terme : ressentir et sensationnel, soit hors de l’ordinaire de madame tout le monde qui ne fait pas tant d’histoires pour un truc vieux comme le monde, parce qu’elle n’ose pas ! Et là, ce n’est plus de l’information. C’est un truc accrocheur qui probablement fait vendre (pub) et de l’audience.
Je ne nie pas la problématique, mais la manière de l’aborder et la violence de certaines présentations me semblent douteuses.
Et du côté des enfants de ces personnes ?
Comment se sentent-ils s’ils entendent et voient ces témoignages ? Que peuvent-ils éprouver face à ce genre de discours ? Qui y pense ? Je doute que cela soit bénéfique ! L’enfant a le droit de comprendre et qu’on lui explique le monde relationnel qui l’entoure, de là à lui balancer la déception maternelle en pleine face….
A quoi ça sert ?
La libération de la parole a généralement pour but d’éviter que des injustices, des discriminations, des abus, des erreurs ou des fautes ne perdurent.
Il est fondamental que les personnes sachent que la parentalité n’est PAS une obligation, et il reste du chemin pour que ce choix soit respecté. En ce sens entendre les déceptions de certainEs à ce sujet peut peut-être aider à approfondir la réflexion. C’est un élément qui peut justifier une information objective. Car, selon la période ou le moment de sa vie où vous interrogez une personne sur un sujet personnel, ses réponses peuvent fortement varier, et ce en toute bonne foi de sa part. L’exercice du témoignage ne constitue pas une information objective, mais une représentation fugace à un moment donné.
Regretter un choix, devenu en l’occurrence une réalité, est-ce constructif ? Qu’est-ce que ça change ? En quoi ça aide ? Peut-être à se rassurer en se disant qu’on n’est pas seulE ?
Le choix de la parentalité n’implique pas que les personnes qui l’ont fait, une autre personne est née, faisant de son (ses) géniteur(s) un(des) parent(s). Il va falloir évoluer ensemble, le retour en arrière n’est pas en option.
Peut-être vaudrait-il mieux centrer les questionnements et les échanges autour des difficultés et surtout des ressources plutôt que sous l’angle des regrets ? Qu’en pensez-vous ?
TEST
CC Catherine,
Les commentaires fonctionnent à nouveau j’ai eue 3 enfants à des ages différents et la 1ère à moins de 16 ans avec peu d’informations mais je n’ai jamais regretté mon choix ! Nous vivons dans un monde ou si on ne veut pas d’enfant on n’est pas « obligé » ! Pour ma part on ne pas « regretter » ses enfants ou sa maternité !!!
Bonne journée
Merci pour ton retour Solange, en effet tu étais toute jeune et c’est merveilleux que tu aies pu assumer sans regrets.
Je suis indulgente vis à vis des très jeunes mères, admiratrice bien souvent aussi !
Mais dans cette émission, il s’agissait de mères d’âge standard, instruite et installées dans leur vie.
Ces témoignages dont vous faites état représentent un nouvel axe logique de la cancel culture (culture de l’annulation) en œuvre en Occident.
Comme il reste toujours quelque chose à liquider au nom des principes de «l’égalité, de la diversité et d’inclusion », il fallait bien créer le Regret de Maternité pour augmenter la chosification des enfants marchandises. La PMA et la GPA et le transhumanisme prendront le relais pour la perpétuation de l’Espèce déshumanisée.
Après la déconstruction de la famille, de l’appartenance à un groupe social, de la culture, de la religion, de l’identité sexuelle grâce aux programmes scolaires qui « LGBTisent » les enfants, il fallait bien aussi désacraliser la maternité et donc par ricochet la femme.
Les principes masculins/féminins veulent être anéantis pour s’affranchir des lois universelles de la Nature.
Le voient-elles seulement, ces femmes biberonnées au néoféminisme rageur ?
L’Occident collectif part vraiment en vrille et le processus n’est pas prêt de s’arrêter car tout devient hyper normalisé. Ce tout étant l’anti-Vie.
Bonjour Visiteuse, je n’avais pas fait le lien avec le « wokisme »… Intéressant. Je ne crains pas la « désacralisation » de la maternité,historiquement vénérée pour mieux réduire les femmes à une fonction au détriment de leurs autres potentiels, mais l’inclusivité bêtifiante aux mythes de certaines minorités… non merci.