Trop bruyants ?

Lorsque j’étais petite, après l’école, je rentrais chez moi. Si mes parents étaient occupés (travail ou autre) quelqu’un d’autre nous accueillait : grand-mère, nounou, connaissance… et plus tard,vers 10-12 ans,  nous étions assez « grands »  pour avoir une clé et savoir quoi faire, en attendant leur retour. Selon un rituel et des consignes dont les adultes contrôleraient  le bon suivi, spécialement  pour les leçons que nous devions leur réciter, notre « après-école » était organisé.  Si nous avions suivi le rituel des consignes et que nous avions encore du temps avant le retour  de nos parents, nous pouvions aller jouer dehors avec des copains ou seul dans notre chambre, selon nos goûts.

Récemment, j’ai été surprise par les propos de mes proches qui estiment que les enfants d’aujourd’hui se montrent beaucoup plus bruyants que ceux que nous avons étés ou même que ceux que nous avons eus. Des situations où le voisinage d’un lieu d’accueil souffre des nuisances sonores liées aux jeux extérieurs des enfants ont été évoquées,  ou la difficulté d’obtenir un peu de calme en classe pour se mettre aux tâches prévues…

J’ai toujours beaucoup de mal avec « le bon vieux temps » et je me méfie de nos souvenirs enjolivés,  de notre enfance ou de celle de nos enfants chéris, mais ces propos m’ont fait réfléchir.

L’école et après ?

Le système de garde collectif est une nécessité ou  un choix pour de nombreux parents. C’est une réalité sociale et l’ancien modèle familial « traditionnel »,  avec maman à la maison, ne correspond plus à de nombreuses familles.

Je connais le lieu d’accueil dont il était question ce soir là, organisé dans une belle maison au centre du village avec un grand jardin public attenant. Une situation idéale, en tout cas par beau temps. Cette structure accueille les enfants avant et après l’école et pendant la pause de midi. Certains arrivent tôt, partent tard, viennent tous les jours, d’autres moins souvent et moins  longtemps, selon les besoins de garde de leurs familles. Les enfants ont à peu près entre 5  et 10 ans.

Se faire une place ?

Les petits d’aujourd’hui passent beaucoup de leur temps en groupe, parfois en grands groupes. Ils sont « pris en charge » comme il est coutume de dire, suivis et surveillés. Occupés aussi. Le rituel des consignes existe toujours, mais des adultes le distilent au fur et à mesure, il n’est plus intériorisé comme lorsque nous étions petits et, surtout, les enfants sont sans marge de manoeuvre. Il faut  suivre le rythme, comme pendant le temps scolaire. Il faut participer aux activités. Un groupe a besoin de davantage d’organisation et  est plus bruyant qu’un individu. En groupe, se faire entendre, se faire sa place, se faire respecter, demande de l’énergie, comme respecter, accueilir et écouter les autres. Ces temps sont nécessaires et stimulants, mais en continu… épuisants.

Reprendre son calme

Les lieux d’accueil collectifs s’organisent au mieux pour répondre aux besoins des enfants accueillis, cependant, un collectif reste un collectif et il n’est pas inutile de donner à son enfant quelques astuces et conseils pour qu’il puisse préserver au mieux quelques moments de calme dont il a besoin, autant que de se défouler.

respirer :  depuis qu’il est tout jeune, on peut faire avec lui quelques exercices pour contrôler son souffle et se concentrer sur sa respiration. On peut lui suggérer d’imaginer les couleurs qu’il aime, un endroit où il apprécie de se rendre, etc pour s’isoler un instant, il peut aussi fermer les yeux.

boire : il est facile de glisser dans son sac une  petite bouteille d’eau, s’hydrater détend. C’est important pour la santé et c’est aussi un bon truc pour se calmer. Juste de l’eau, pas de sodas ou de jus de fruits.

un truc à soi : tout jeune, il prendra son doudou avec lui, ensuite un autre objet significatif. Pourquoi pas lui suggérer un livre dès qu’il saura lire ? C’est une excellente occupation qui peut lui permettre de s’isoler un moment et le faire rêver.

la bouteille de conscience : à fabriquer avec votre enfant. Prenez une petite bouteille en plastique et son bouchon (env. 2-3 dl), versez à l’intérieur de la colle blanche et de l’huile alimentaire en quantité égale jusqu’à ce que la bouteille soit pleine, ajoutez des paillettes multicolores en suffisance, vous en trouverez en droguerie rayon bricolage, fermez la bouteille avec son bouchon que vous collerez afin qu’il ne risque pas de s’ouvrir. Agitez et observez calmement les paillettes jusqu’à ce qu’elles redescendent au fond, cela dure environ 3 minutes.

Et les leçons ?

Les lieux collectifs d’accueil proposent généralement des espaces calmes pour que les enfants puissent travailler et se concentrer, mais l’appel du jeu est parfois bien tentant… Il est nécessaire, dans tous les cas, que les parents contrôlent ce qui a été fait … ou pas. Ce peut être un moment de retrouvailles, mais tout le monde est fatigué par sa journée d’école ou de travail, attention aux énervements ! il semble préférable de  prévoir une plage horaire avant le repas du soir. Installez-vous confortablement avec votre enfant,  ses affaires devant lui, ayez vous-même un livre ou un journal.  Déterminez une durée, selon l’âge de l’enfant et tenez vous à ce délai. Même si tout n’est pas fini. Ensuite faites une pause, chacun pour vous, la famille se retrouvera autour du repas. Si vous accordez un temps de télévision, annoncez clairement à quel moment il se terminera.

Ce ne sont pas les enfants qui ont changé, c’est notre mode de vie, d’éducation. Aujourd’hui comme hier, les besoins de l’enfant demeurent sensiblement les mêmes et actuellement, ils doivent fournir beaucoup d’énergie pour vivre très souvent en groupe. Leur offrir des « trucs » pour reprendre leur souffle, des plages de tranquillité et même d’ennui me semblent  nécessaires pour qu’ils puissent s’adapter au tempo.

BELLE RENTRÉE   !