… vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure….
Non, nous ne savons pas. Nous ne savons rien de cette ultime étape de nos vies. Universelle, c’est tout ce qui semble certain. Tôt ou tard, jeune ou vieux, accidentellement ou de maladie, paisiblement ou dans la douleur…. Nous ne savons pas.
Certains ont des croyances, religieuses ou agnostiques, peu importe, elles les concernent et sont respectables. Par contre, pourquoi les imposer ?
Raison garder….
Qui a raison ? Comment pourrait- on avoir raison ? Qui pourrait aujourd’hui prétendre départager le juste du faux dans la situation de ce jeune homme, en état végétatif depuis plus de 10 ans, que sa mère souhaite voir maintenu en vie et que son épouse préfère laisser partir, sans plus d’acharnement pour le garder… vivant ?
Dogmes et lois
Pas plus dans les textes que parmi les spécialistes, une référence ne peut s’imposer. Le choix autour de sa propre mort demeure un tabou, au mieux, un crime au pire. A son début, comme à son terme, la vie englobe une sorte de transcendance qui échappe à notre logique. Décider pour d’ autres semble abusif. Dans la situation de ce jeune homme, c’est devenu impossible.
Cet homme ne peut plus exprimer sa volonté et la parole qu’il a transmise, sans trace écrite, à son épouse, ne pèse rien dans la bataille qui déchire sa famille. On peut le déplorer, mais s’il s’agissait de transmission de biens matériels, il en serait de même. Alors sa vie, ce souffle quasi brisé qui l’anime encore un peu, à peine…. Qui peut décider ?
Directives anticipées
Dans quelques pays européens, dont la Suisse, nous avons la possibilité et je salue cette chance, d’anticiper ces situations inextricables.
Il est difficile d’envisager sa propre mort ou celle de ses proches, cependant, même et surtout si vous vous sentez en pleine forme, mieux vaut y penser et prévoir. Pro senectute (association en faveur des personnes âgées) dispose d’un document très complet et bien fait. Ce dossier peut vous guider dans vos réflexions. Vous pourrez le remplir à votre rythme, le modifier selon l’évolution de vos désirs, seul ou avec l’aide d’une personne de votre choix. Ce texte n’est pas réservé aux seniors et peut être obtenu sur simple demandehttps://www.prosenectute.ch/fr/prestations/conseil/docupass.html. Une fois rempli, vous pouvez le déposer chez un notaire ou dans un lieu de confiance, accessible selon vos consignes en cas de nécessité. Vous pouvez aussi laisser des directives auprès de votre médecin de famille et le faire savoir à vos proches. Vous pouvez également désigner quelqu’un qui pourra vous représenter et faire valoir vos décisions si vous perdez vos facultés. (coma, sénilité, démence, etc).
Parler avec votre famille
C’est un sujet délicat, mais ne laissez pas passer l’occasion de vous renseigner sur les désirs de ceux qui vous entourent et de leur faire connaître les vôtres.
En principe, et c’est notre souhait à chacun, nos enfants nous survivront. Hélas, un accident ou une maladie reste possible, quels serait alors leur volonté ? Comment envisageraient-ils un lourd handicap ? Rien ne peut nous préparer à affronter ce type d’épreuve, mais en avoir parlé pourrait être aidant. L’idée que l’un de mes enfants puisse être atteint dans son intégrité m’est insoutenable, remplis d’émotions nous avons cependant évoqué ces sujets douloureux et je suis soulagée de savoir que je pourrais respecter leurs choix, si le sort devait les frapper. Je sais aussi qu’ils respecteront les miens, comme j’ai pu respecter ceux de mes parents.
Bonjour Catherine, sujet délicat et douloureux. Je me mets à la place de cette mère qui ne veut pas que l’on débranche son fils ! Comment une mère peut-elle prendre une telle décision. C’est affreux. Et j’imagine sa femme également. Je ne souhaite à personne de vivre cela. Mais c’est vrai qu’il faudrait le faire de notre vivant et en parler en famille. Mais ensuite comment déterminer un état végétatif ou pas ? J’avoue que je préfère éluder cette question et m’en reporter au destin. Je ne suis pas prête à faire cette démarche. Bises
Et oui Corinne, comme je te comprends! C’est difficile d’aborder ce sujet, mais je crois que c’est encore plus difficile de ne rien savoir des désirs de nos proches. Humains et mortels, nous sommes… alors ….