Avez-vous déjà remarqué à quel point la vie semble « nous resservir le même plat » ? A quel point on peut parfois avoir le sentiment qu’on rencontre toujours le même type de problèmes ?
Je ne parle pas ici des évènements externes qui peuvent nous affliger de manière aléatoire et imprévisible : Guerres, attentats, agressions, deuils…., mais des situations de la vie quotidienne ou ordinaire, les contrariétés, les déceptions, les mauvaises surprises, les chagrins, les échecs, etc.
Que ce soit dans ma vie personnelle ou ma pratique professionnelle, je suis souvent confrontée à la propension que nous avons de reproduire les situations ou attitudes qui nous font mal. Qu’il s’agisse de relations toxiques, de comportements à risque, ou de simples réactions-réponses à des situations plus ou moins similaires, l’humain a tendance à répéter, à reproduire ses schémas ou habitudes connus, même dysfonctionnels.
Cette constatation vaut pour tous les types de systèmes dans lesquels nous sommes intégrés : familiaux, professionnels, sociaux, culturels et religieux. Ces répétitions, le plus souvent inconscientes, peuvent nous enfermer dans des expériences douloureuses et miner l’estime de soi-même, comme si nous étions voués à l’échec ou à la souffrance.
La répétition, une malédiction ?
Même difficiles à dénouer, ces attitudes de répétition ne sont pas insurmontables. Il est possible d’en sortir, avec un peu d’aide. Souvent ancrées dans notre éducation, il faut avant tout, pouvoir en prendre conscience, et c’est sans doute le plus difficile. Relire à ce sujet Les groupes de parole
Cette prise de conscience est un cheminement qui implique d’accepter que l’on est AUSSI acteur de sa vie et de ce qui nous arrive. Même dans les évènements évoqués ci-dessus, où l’on ne maîtrise rien ou peu, on demeure acteur de sa réponse, ou plutôt de sa posture face aux évènements.
Alors certes, cette acceptation ne vient pas du jour au lendemain, mais le syndrome « Caliméro » est maîtrisable, et ce pour notre plus grand bénéfice.
Comment avancer ?
Quels signaux prendre en compte ?
- ne pas se sentir légitime dans certains contextes
- histoires amoureuses décevantes à répétition
- perdre ses moyens en situation d’examen
- blessures récurrentes
- sentiments de culpabilité
- peur de l’abandon
- peurs et phobies et/ ou craintes excessives
- tendances à la paranoïa…. etc.
Une petite histoire ?
Une de mes toute jeune patiente, follement amoureuse pour la troisième fois de l’année, vient m’expliquer que cette fois-ci, c’est le bon. Il est merveilleux, non elle ne souffre plus, oui elle se sent en confiance, etc, etc. Prête à tout pour que cette relation « fonctionne » (je cite), elle a accepté de rompre avec des amis auxquels son nouvel amour trouve un « mauvais genre ». Elle a aussi changé de look vestimentaire pour les mêmes raisons et pense mettre un terme à sa formation pour se consacrer à son couple. Bref, elle veut foncer et mettre toutes les chances(sic) de son côté…..
Au fil de notre entretien et de quelques questions, elle doute elle-même de ce qu’elle exprime : elle a déjà consenti à d’autres « sacrifices » avec son ami précédent… En vain, d’ailleurs avec les autres aussi…. En fait, elle n’aime pas vraiment son nouveau look et me demande ce que j’en pense, certes elle est heureuse, mais certains de ses amis lui manquent beaucoup…. Jeanne, appelons la ainsi, est une jeune femme charmante et intelligente, mais très immature sur le plan affectif. Issue d’une famille peu sécurisante et dévalorisante, sa soif d’amour et de reconnaissance la rend vulnérable. En choisissant systématiquement des partenaires « critiques » face à ses goûts, elle reproduit le schéma imprimé dès son enfance, « tu n’es pas assez…., tu es trop……, tu n’arrivera pas à….. ».
Jeanne a senti, au fond d’elle même, qu’elle devait se faire aider pour arrêter de souffrir, elle évolue et trouve des moyens pour reprendre confiance en elle.
Comprendre ce qu’elle rejoue dans ses relations affectives lui permet de faire des choix différents et de sortir de cet engrenage décevant et douloureux. A relire aussi : Surmonter sa peur
Vous l’aurez compris, pour avancer il faut parfois accepter de l’aide. Un point de vue, n’est que la vue d’un point et exprimer ses doutes face à une personne compétente et bienveillante va permettre de modifier son regard.
Les techniques thérapeutiques sont variées et diverses, choisir n’est pas toujours facile, mais mieux vaut se tromper de thérapeute et en changer que de tourner en rond dans ses problèmes et sa souffrance. A ce sujet je vous recommande http://la théorie des schémas de Young.
Qu’en pensez-vous ?
Bonsoir, parfois nous avons besoin de se faire aider…et il faut l accepter pour comprendre, se comprendre et se remettre en question ou prendre confiance en soi également.
Ce n’est pas toujours facile à franchir le pas, moi je l’ai fait.
J’ai fait une thérapie avec un psychiatre après mon divorce.
Ça m a énormément aidé.
Depuis je suis en paix avec moi même.
Merci pour ce billet très intéressant.
Bonne soirée.
Merci Hélène pour ton témoignage, tu as bien fait de te faire soutenir pendant cette période qui a du être difficile.
Coucou catherine, je suis tout à fait d’accord, il est parfois nécessaire de se faire aider pour avancer. Ce n’est pas toujours facile car ce sujet peut être tabou mais peu importe ce qu’on pense de nous. le plus important est notre bien-être et notre épanouissement. Le cas de ta jeune patiente est très intéressant et j’espère qu’elle réussira à être elle-même et non celle que les autres souhaiteraient qu’elle soit … belle soirée.
Merci Sandrine, je partage ton avis. Pour ma jeune patiente, je trouve qu’elle progresse à grands pas et avec courage et détermination.
CC Catherine,
Effectivement il est parfois difficile de s’en sortir seule et il ne faut pas avoir honte à demander de l’aide! Il ne faut pas aussi changer complètement pour plaire à quelqu’un quand la personne nous aime elle nous accepte comme l’on est avec nos qualités et nos défauts autrement au bout d’un moment ça coince forcément ! J’ai quand même fait beaucoup de choses qui ne me plaisaient pas pour faire plaisir à un homme dont j’ai mis très longtemps à me séparer !
Bon dimanche !
Comme tu le dis si bien, chère Solange, c’est lorsqu’on se rend compte des « concessions » souvent inutiles d’ailleurs, qu’on supporte que le déclic du changement intervient, un peu d’aide alors est souvent bénéfique.
Merci pour ton témoignage
Hello Catherine, effectivement prendre conscience de ces schémas du passé est très important. Ne pas les reproduire dépend d’une volonté d’avancer, mais il faut bien se connaître et faire abstraction d’un tas de « boulets » que l’on traine depuis des lustres. J’ai lu récemment un article parlant des blessures des ancêtres que nous reproduisons. C’est assez hallucinant je n’en avais aucune idée. Nous gardons en nous des traumatismes subis par nos grand-parents. Je suis d’accord qu’il faut demander de l’aide dans certaines situations. Le plus difficile franchir le pas ! Belle journée
Et oui, nous portons aussi des « mémoires » transgénérationnelles dans notre bagage !
Elles sont plus difficilement accessibles, mais on peut aussi travailler sur ces transmissions, à travers la microkinésiologie, par exemple ou psychogénéalogie.Ce ne sont pas les approches qui manquent, mais comme tu le dis si bien….le pas que chacun de nous doit oser….