Autrement dit : prendre un peu de recul….
Avez-vous remarqué que selon la ou les difficultés que nous devons affronter, notre espace personnel est envahi par cette préoccupation ? Brusquement, cela prend toute la place et aussi tout le temps. Notre énergie est comme aspirée par le souci, notre pensée aussi. Comme si nous n’étions ni n’avions plus que cela, cette difficulté, cette peine, cette douleur. Nous sommes obnubilé. Dans cet état d’esprit, grands sont les risques de tourner en rond et de s’épuiser.
Se remettre à penser
Là est toute la difficulté ! Et autant vous le dire, parfois on n’y parvient pas sans un coup de pouce. Les exemples de traumas extrêmes ne manquent pas autour de nous lorsqu’on consulte, même brièvement, les informations…. Pour ce type de situations ( guerres, catastrophes naturelles, accidents avec séquelles et / ou décès, etc.) il faudrait impérativement de l’aide au plan psychologique, mais il est fréquent que les besoins vitaux soient difficiles à couvrir, alors les douleurs de l’âme….
Pourtant, c’est bien cette force intérieure, invisible et immatérielle, qui va soutenir l’effort de survie et la résilience de l’individu. Pour mobiliser cette ressource que nous avons tous à des degrés différents, un point d’ancrage est primordial : la Foi, une communauté, un proche, un vague projet, fut-il de vengeance, des secours, … Pour un petit garçon, très jeune, que j’entendais l’autre soir pendant les infos, c’était son jouet fétiche, un camion en plastique, dont il était persuadé qu’il n’était pas abîmé sous les décombres de sa maison et qu’on le retrouverait bientôt !
Pour les moins grands chocs, les aléas de la vie, le processus est le même : un point d’ancrage, quel qu’il soit.
Diviser « la montagne »
Cet évènement (accident, souci,…) qui obstrue nos perspectives, comment le réduire à des dimensions qui nous permettent de l’appréhender (le combattre, le surmonter, le vaincre,….) ?
Une fois votre point d’ancrage établi, votre esprit peut se remettre à fonctionner et donc à penser. Pour parvenir à mobiliser vos ressources face à votre « problème », le diviser en plus petites parts semble une option raisonnable.
Par exemple : une crise sérieuse avec un proche. On s’est dit des noms d’oiseaux, nos besoins ne sont pas pris en compte, le dialogue est rompu.
- choc = émotionS …. colère, tristesse, peur
- pensées obnubiles = j’aurais du dire…. c’est pas juste, il/elle ne m’aimera plus….
- point d’ancrage possible = votre histoire commune, vos bons souvenirs
- début du processus de fractionnement = timing (était-ce le bon moment pour cette discussion ?) introspection (ai-je été trop brusque ? trop directE ? est-ce que je règle d’autres comptes ?….) empathie (était-il/elle fatiguéE, en colère pour d’autres raisons ?
- élaboration de pistes = laisser passer du temps, écrire un mot, présenter ou demander des explications, des excuses….. Ce n’est pas ma première dispute, comment ai-je réglé ça les autres fois ?
Se laisser une marge de temps est aussi une bonne option face aux difficultés » à chaque jour suffit sa peine » dit l’adage populaire….
Relativiser
Souvent on confond avec minimiser, ce qui est réducteur, relativiser permet de mettre en perspective afin de garder espoir et ressources pour faire face.
A de rares occasions près, HEUREUSEMENT, la difficulté qui se présente, aussi perturbante soit-elle, n’est pas « la fin du monde ».
Peut-être la fin d’une histoire, d’une situation, d’un projet… Parfois aussi une opportunité de se poser des questions, une réflexion qui nous orientent vers un changement nécessaire.
Notre humanité nous offre cette possibilité, penser, réfléchir et évoluer. Profitons-en.
Et vous, comment faites-vous en cas de gros problème ?
Bonsoir Catherine globalement j’étais plutôt capable de relativiser et prendre du recul jusqu’au burn-out. Il m’a fallu du temps pour le conscientiser puis l’accepter et l’intégrer dans ma réalité. Aujourd’hui je suis en phase de connexion à mon corps et à mes besoins profonds. Le yoga, la marche, la créativité et surtout la foi m’aident beaucoup. Tout est impermanent et la vie a toujours un cadeau derrière une épreuve c’est le sens que nous lui donnons. Belle soirée
Le burn-out demande un temps relativement long de reprise de confiance en soi. On a beau se sentir « prévenue » il peut survenir de façon insidieuse…
Je te souhaite un complet rétablissement et un magnifique cadeau de la vie derrière cette épreuve.
Hello c’est vrai que nous avons souvent tendance à focaliser sur ce qui ne va pas sans voir le bon coté des choses. C’est un syndrome qui touche les personnes angoissées je pense ! C’est une gymnastique de l’esprit à acquérir mais ce n’est pas facile ! Belle journée
De nature angoissée ou non, nous avons tous tendance à nous focaliser sur « le » problème, au moins dans un premier temps.
Ensuite, relativiser s’apprend, en effet, et parfois c’est difficile, mais ça vaut la peine.
Faire la part des choses c’est « rendre à César qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Dans notre vie quotidienne, profane, il ne s’agit pas toujours de rendre à autrui ce qu’il a projeté sur nous et qui nous apparaît comme une injure, une injustice et autres tourments mentaux. Pourquoi ? Et bien parce que les épreuves qui se matérialisent dans notre vie, doivent être expérimentées, infusées, intégrées pour les dépasser. Sans quoi il y aura mécaniquement répétition, jusqu’à ce que l’on comprenne… ou pas.
En plus, si l’on est vigilent, il y a des signes qui nous l’indiquent, nous le confirment. Une personne croisée par « hasard », un animal totémique d’un rêve, bref pleins de panneaux indicateurs.
Cette leçon est vachement dure à accepter, d’autant plus que notre éducation « moderne » ne nous apprend pas grand-chose de la Vie qui a une langue, une syntaxe, une logique dont nous ignorons presque tout.
En cas de problèmes toujours issus d’une relation de cause à effet, le plus difficile c’est effectivement de relativiser pour arriver à l’autre étape : le lâcher-prise.
Qu’est-ce donc concrètement que ce lâcher prise ?
Pour moi à mon stade car je n’ai pas encore tout intégré loin de là ! il s’agit d’arrêter d’analyser, de décortiquer, de spéculer et de s’abandonner à ce qui nous est proposé parce qu’il s’agit avant tout d’un enseignement pour se connaître soi même pour pouvoir évoluer.
Cela passe donc dans un premier temps par faire taire tous les personnages qui peuplent notre Ego (la victime, le vengeur, le docte sage, etc).
Ce n’est vraiment pas simple à appliquer car on confond humilité et humiliation, (la racine de ces 2 mots viennent du grec « humus » la terre).
Ensuite, il faut se recentrer, c’est-à-dire se demander si ceci est vraiment important et nuit à mon intégrité, ou bien s’il s’agit d’une chose dérisoire que j’aurai oubliée dans un mois, un an ou plus.
Quand on y arrive, c’est « magique » tout se fluidifie, s’harmonise, sans plan, sans action, juste par un abandon sincère à ce qui nous arrive. C’est précisément ce que j’ai expérimenté la semaine dernière avec une situation problématique qui avait colonisé ma tête.
Merci visiteuse d’expliciter simplement le « lâcher-prise » si souvent évoquer et qui peut signer la fin du processus de se remettre à penser. (Même si on ne rend rien ni à César, ni à Dieu). J’apprécie aussi la distinction que tu apportes entre humilité et humiliation, l’une bénéfique et apaisante mais interne, l’autre destructrice, mortifère et extérieure….En fait la différence entre choisir et subir, tout un monde !
bonjour Catherine, ton article est très intéressant. Effectivement, lorsqu’un problème surgit, on a l’impression que c’est carrément la fin du monde et ça tourne en boucle dans notre tête … Pour ma part, sauf si la situation est très grave, je me dis toujours que ça pourrait être pire donc je fais la part des choses ! Je m’estime chanceuse et je sais que la vie n’est pas un long fleuve tranquille …
Comme tu le dis très bien, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, merci pour ta visite et ton retour