En cette période de rentrée et avec les nouvelles craintes au sujet de la pandémie qui rythme nos vies depuis deux ans, l’adage de Cicéron « Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il faut pour être heureux ».
Tous les deux favorisent la culture, dans tous les sens du terme, mais pas que…. L’imagination, la créativité, l’anticipation, la patience, la rêverie, l’évasion et j’en passe.
Les personnes qui aiment lire ne s’ennuient jamais, celles qui aiment jardiner rarement, peut-être un peu en hiver…. et encore, il y a souvent des choses à préparer, réparer, etc.
Et en plus, ce ne sont pas des loisirs dispendieux. On peut acheter des livres neufs et craquer pour des plantes chères, mais il existe des bibliothèques un peu partout, des trocs et on peut jardiner en récupérant graines et plantes à moindre frais.
Donner l’envie….
Lorsqu’ils étaient petits, mes enfants se moquaient gentiment de moi car il me voyait lire un peut partout et tout le temps, même quand je cuisinais. Très occupée avec ma smala, mon activité professionnelle et tout le reste, je reconnais que je « volais » les petits moments pour mon activité favorite.
Au fil de mes lectures, j’étais aussi devenue une assez bonne conteuse et ils adoraient les histoires. Surtout celles que j’inventais pour eux et qui évoluaient avec des « suites » infinies qu’ils me réclamaient.
Je me souviens aussi que nous lisions souvent ensemble, à tour de rôle et à haute voix. Les plus grands une page ou deux, les plus jeunes un paragraphe ou une ligne et moi, les chapitres. Les histoires se complexifiaient à mesure qu’ils grandissaient, les livres avaient moins d’illustrations et une de leur lecture préférée fut le début de la saga « Harry Potter »… qu’ils terminèrent ensuite chacun à son rythme et selon ses envies.
Ces moments partagés, souvent drôles et tendres, parfois remplis de suspens ou de « méchants » effrayants, furent sans doute favorables pour développer leur envie de lire, en tout cas, c’est ce qui avait suscité le goût de la lecture pour moi.
Apprendre en se distrayant
S’il est illusoire d’imaginer que tous les apprentissages, notamment scolaires, peuvent se faire en s’amusant, il n’est pas utile non plus de se persuader que seul l’effort produit des résultats. Évidemment les deux composants sont essentiels !
Dans le cas de la lecture, il est aisé de rendre l’apprentissage ludique, tant les livres peuvent être variés, il y aura forcément des sujets pour chacun, en fonction de son âge et de ses intérêts du moment. L’histoire du soir, par exemple, est un excellent support.
Avec les plus grands et les adolescents, les lectures peuvent soutenir vos échanges, le partage de vos avis et aussi permettre d’aborder les sujets de société. Que ce soit à travers la lecture des « classiques » ou d’ouvrages contemporains, là encore le choix ne manque pas. Et comme toujours en éducation, rien de mieux que l’exemple car les enfants nous imitent.
Le jardin des merveilles….
Le miracle de la petite graine qui devient une fleur ou un légume captive facilement l’attention des enfants comme des grands. Par contre, les soins divers et répétitifs qu’il va falloir apporter aux plantations…. peuvent en rebuter plus d’un. La terre est basse, l’arrosoir lourd et le rythme lent.
Alors, c’est le moment de convoquer l’imaginaire : Quelles plantes ou fleurs ? Choix des couleurs ? Comment les placer ? Quels légumes souhaite-t-on dans l’assiette ? Dans quelles quantités ?
Jardiner, c’est d’abord rêver, projeter. C’est aussi observer pour essayer de reproduire ce qui vous a plu, c’est copier en plus petit ce que la nature fait en grand et c’est essayer, tester, parfois rater et toujours recommencer. Cela se coordonne très bien aussi avec la lecture, car il faudra lire des livres et des revues de conseils et d’informations. Et il faudra écouter et apprendre des jardiniers avisés pour suivre leurs recommandations et réussir dans vos tentatives…. Le jardin, c’est l’échange dans tous les sens du terme.
Récolter
Après les essais et les soins vient la récolte. Il y a les bonnes années et les moins bonnes. Cueillir sa salade juste avant de passer à table est un plaisir dont je ne me lasse pas ! Évidemment, avec l’expérience, j’ai appris à ne pas les semer toutes en même temps, afin de pouvoir en profiter même en hiver (sous une couche de protection) !
En ces temps où il est indispensable de faire des efforts pour protéger l’environnement, cultiver sainement ses légumes prend tout son sens et c’est agréable de savoir ce qu’on met dans son assiette. Rien ne se perd puisque les déchets (épluchures, grosses feuilles, etc) se compostent et redeviennent de la terre. Ce que vous aurez laissé monter en graines vous fournira les semis de l’an prochain !
Et je termine sur ce petit proverbe : « si tu n’aimes pas ce que tu récoltes, change ce que tu sèmes ! »
Et vous ? Avez-vous la main verte ?
Hello Catherine,
Je n’ai pas de jardin, ni la main verte mais j’ai une bibliothèque et j’adore lire et mes enfants aussi surtout mes filles ! Ma grande illustre des livres pour enfant d’ailleurs ! Je regarde très peu la télé mais je peux difficilement passer une journée sans lire !
Belle soirée
Comme je te comprends Solange, je suis comme toi. Lire est une passion depuis toute petite et ça ne s’arrange pas !
coucou Catherine, je n’ai pas spécialement la main verte mais depuis que j’ai déménagé dans ma nouvelle maison, j’ai décidé de planter quelques arbustes et plantes dans une grande jardinière. j’ai également deux palmiers qui poussent tout seul ! tout ce petit monde n’a pas besoin de trop d’attentions mais je m’attèle à arracher les mauvaises herbes qui poussent … je tond également mon jardin et je suis assez fière de moi. je suis tellement contente quand je constate que tout est nickel. bref cela m’apporte des petits moments de bonheur et de contemplation. Concernant la lecture, c’est effectivement important de donner l’envie aux enfants de lire des histoires. bravo pour ce bel article. belle soirée.
Bravo, Sandrine, de te mettre au jardinage ! Je suis ravie que tu y prennes du plaisir et tu verras au fil des saisons, comme c’est apaisant et intéressant. J’aime aussi le côté « partage » que favorise le jardin, c’est très enrichissant.
Je pense que tous les individus ont potentiellement la main verte dès lors qu’ils portent une réelle attention aux plantes, en les aimant et en aimant toucher et respirer la terre.
J’ai un jardin potager en permaculture depuis 2 ans suite à un Mooc que j’ai suivi en agroécologie. Cela a été une révélation. J’ai réussi cette année quelques semis ce qui me rend plutôt fière ! 🙂
Comme mon jardin est petit, j’ai fait construire un keyhole garden et un petit bassin pour la biodiversité. C’est plutôt réussi car en plus des grenouilles, un bébé tortue cistude y a élu domicile l’année dernière. Elle est venue par je ne sais quel mystère ! Elle est passée d’une taille de 2 cm à 10 cm cette année (On l’a aperçue vite fait car elle est très timide et plonge très vite; avant de sortir de l’eau, son cou s’allonge comme un télescope de sous-marin pour s’assurer que la voie est libre).
Les butineurs sont au rendez-vous dont des spécimens incroyables comme la magnifique abeille bleue ou le sphinx colibri qui vient chaque jour en fin d’après-midi. Un hérisson s’est aussi aventuré dans ces lieux mais hélas n’est pas resté, ce que je peux comprendre car mes 2 poilus n’ont pas été sympathiques. Je sais aussi qu’il y a des chauves souris dans le lierre suite à la découverte d’un bébé que j’ai sauvé des griffes des chats. Il a pu rejoindre ses congénères à la nuit tombée.
Cela m’a pris 6 ans à imaginer, concevoir, réaliser mon jardinet et aujourd’hui, je le trouve beau et serein. Dans la chaleur estivale, j’arrose à la tombée de la nuit avec en fond de la musique classique et des airs d’opéra. Les plantes se trémoussent presque au son de ces si sublimes vibrations. En tout cas, c’est ce que j’aime à croire puisque cela me rend joyeuse.
Bon, je suis loin de l’auto-suffisance alimentaire (ce que je n’atteindrai jamais non plus), d’autant que je suis végétalienne, mais manger ce qui vient de son jardin décuple le plaisir de la préparation et de la dégustation. Je n’arrache surtout pas les plantes comme l’ortie, le plantain ou le pourpier qui sont des bienfaits de la nature en plus d’être délicieuses.
Voilà comment je cultive mon jardin sans oublier la lecture en son coeur. Sous la pergolas j’ai fait installer un divan suspendu au toit. Je m’y installe donc pour y lire en me balançant. Je voyage sans bouger, et franchement, je n’ai pas besoin de partir en vacances, ce qui tombe plutôt bien car nous ne partons jamais non plus. I am happy 🙂
Quelle magnifique description de votre jardin, en fermant les yeux, je peux l’imaginer et m’en régaler! Merci pour ce doux témoignage qui me fait rêver. Je ne connais pas l’abeille bleue, mais j’ai aussi des sphinx colibris et j’aime les observer. Avez-vous des libellules sur votre point d’eau ? leur vol est tellement élégant….
Vous êtes vraiment gentille, merci. Parfois une libellule s’égare vers le bassin mais pas souvent car j’habite une région marécageuse qui est un royaume parfait pour elles, et pour les moustiques !
Sinon figurez-vous que je tiens dans ma bibliothèque un rayon vide rempli d’absents contenant les auteurs qui m’effraient, m’intimident ou qui sont carrément abscons …
Par exemple y sont rangés Dante :la Divine Comédie, Ulysse de James Joyce, Homère et son Iliade, Tolstoï Guerre et paix, Philosophie des formes symboliques et Précis de décomposition ! Lacan (Z Z Z Z Z)etc, etc…
Penser les lire c’est comme attaquer un sommet, une gigantesque muraille qui se dresse devant soi, et dont on remet le franchissement toujours au lendemain, comme la politique ou la religion en somme qui promet le bonheur toujours pour demain 🙂
Un jour peut être ?… Ou pas….
Ah, l’Ulysse de Joyce…. jamais réussi non plus. Adoré Tolstoï et Homère, que je relis de temps en temps. L’ Iliade et l’Odyssée furent mes lectures de chevet toute jeune déjà, j’étais fascinée par la mythologie. Mais alors les autres….. Je vous félicite de les avoir en projet de lecture… ou pas ! (Dante quelques extraits… super barbant, pour moi)