Quelques jours de vacances loin de tout ont favorisé des moments que j’aime tout particulièrement, les rêveries. Autant j’apprécie la réflexion, l’analyse, la recherche, la lecture et la méditation, autant j’adore laisser mes pensées « flotter » sans contrainte. C’est tellement délassant, reposant.
Je suis toujours surprise par mon imaginaire, par les contours qu’il suit et les improbabilités qu’il suggère. Franchement, c’est mieux qu’un film oscarisé !
Cela me rappelle les remarques dans mon agenda d’écolière… » étourdie » « dans la lune » « dissipée », mes parents ne voyaient pas cela comme des qualités, pourtant cela m’a protégée des difficultés que j’affrontais alors. Gauchère malmenée par une institutrice qui s’est acharnée à me faire écrire de la main droite, en attachant ma main gauche au dossier de ma chaise, dyslexique méconnue, comme tous les enfants de ma génération, porteuse de lunettes souvent moquée…. Ces premières années d’apprentissage furent rudes, tristes et terriblement ennuyeuses. Elles sont restées marquées au fer rouge dans mes souvenirs et ont probablement esquissé le chemin de mon engagement en faveur des enfants et mes formations ultérieures.
Comment ça marche ?
Vous l’aurez sans doute remarqué, Ce premier paragraphe est une « association de pensées ». En partant de mes rêveries de vacances, j’arrive sur mes souvenirs d’écolière triste et mes motivations professionnelles ultérieures. Sans l’avoir décidé, sans avoir fait « exprès » !
Ces divagations plus ou moins conscientes sont fort bénéfiques pour notre santé psychique et notre moral. C’est une technique dans certaines thérapies, basée sur un mécanisme naturel puissant qui fait partie de nos stratégies de défenses.
Afin d’éviter certains états désagréables, notre psychisme dispose de parades, la rêverie et l’imaginaire y participent . Vous pouvez relire mon billet sur les bénéfices de l’ennui pendant la croissance Les bienfaits de l’ennui.

Rêverie et méditation
On dit que la rêverie est le dimanche de la pensée, on pourrait dire alors que la méditation est sa « mise à jour ». La rêverie nous repose, la méditation nous nettoie, en profondeur. La rêverie nous promène, la méditation nous ancre. Complémentaires, elles se ressemblent et nous aident à dépasser ce qui nous fait mal, nous ennuie ou nous épuise. L’une est naturelle, l’autre se choisit et s’exerce.
Souvent, j’entends dire : » je n’arrive pas à méditer, je n’arrive pas à ne penser à rien ».
S’interdire de penser pourrait être comparé à s’interdire de respirer, c’est impossible. Par contre apprendre à maîtriser son souffle et sa respiration, à canaliser notre imaginaire et nos pensées envahissantes, peut apporter d’importants bénéfices autant à notre corps qu’à notre esprit. C’est précisément ce à quoi on s’exerce en méditant. Commencer en groupe et sous guidance peut être aidant, mais ce n’est pas à envisager sous l’angle de la performance sous peine de frustration et de découragement. La méditation implique une forme de lâcher prise et vous savez bien que cela ne se décide pas.
C’est sans doute la première étape : accepter de ne pas décider !
Une autre remarque que j’entends tout aussi fréquemment : » je n’arrive pas à méditer car je m’endors ».
Et alors ? Le sommeil aussi est une forme de nettoyage de notre cerveau. Certes, cela n’est pas le but visé, mais si votre esprit se relâche et passe en phase de sommeil lent ou paradoxal, vous êtes gagnant !Ne luttez pas, laissez vous aller et profitez de ce repos.
Et recommencez….
Pratiquer avec et en douceur
Dans la vie, l’auto discipline et la persévérance sont des atouts et il en faut pour la pratique de la méditation :
- choisir un moment dans vos journées et vous y tenir, ce ne doit pas forcément être très long
- un lieu calme où vous ne serez pas dérangé
- adopter une posture qui vous convient (le lotus assis et jambes croisées n’est pas indispensable)
- se centrer sur soi, sur son souffle
- prendre le temps, maintenir votre posture, etc
Une fois le cadre choisi et posé, prenez votre temps, votre rythme. Vous êtes votre meilleur guide, faites vous confiance et profitez de ces moments. Il n’y a pas de juste ou de faux, l’important c’est le plaisir et le bien être que vous en retirez.
Le bouddha lui-même disait : « il n’y a pas de chemin pour le bonheur, le bonheur, c’est le chemin. »
Bel été!
Merci pour cette article Catherine je suis une grande rêveuse mais pour la méditation j’ai beaucoup de mal !
Belle fin de journée
C’est ce que j’entends très souvent…. mais la rêverie c’est très bénéfique aussi, profite bien.
hello Catherine, comme toujours, ton texte est très inspirant. je ne sais pas si je suis une grande rêveuse mais par contre je suis une grande penseuse avec beaucoup d’imagination. il faut absolument que je m’octroie plus de moments à moi et en profiter pour méditer car je sais combien cela me ferait du bien. merci pour tes conseils. bel été.
C’est bénéfique en effet, mais trouver les bonnes périodes est aussi important. Surtout ne te mets aucune pression !
Hello Catherine j’ai beaucoup de mal à faire le vide et à lâcher prise comme tu le sais ! Je me rends compte en lisant ton article que j’étais une grande rêveuse plus jeune, maintenant je m’évade en regardant un film ou en lisant un livre. J’ai encore un gros travail à faire ! Bises
L’essentiel est de savoir s’offrir des plages d’évasion, mais il y a aussi des « moments » de vie où on trouve d’autres pistes de détente.
Bonjour Catherine
Je me retrouve dans ces lignes. Rêveuse et gauchère, j’ai eu la chance de pouvoir continuer à écrire ainsi sans être contrainte. Dans la lune, j’y suis toujours et l’association d’idées en psychanalyse est la base du travail thérapeutique. J’aime tout ce qui permet à l’imaginaire et au symbolique de s’exprimer. La contemplation est tellement riche de ressentis avec la méditation et la marche. Joli texte qui noud invite à prendre le temps de vivre.
Quelle chance qu’on ne t’aie pas contrainte à changer de main ! Les pratiques ont changé, heureusement, on fiche la paix aux petits gauchers et on leur offre du matériel adapté depuis bien quelques années maintenant.
Tu as raison, l’imaginaire est un moyen puissant, riche et accessible. Il faut laisser rêver tout le monde, et les enfants tout particulièrement.