Certains pays ont légiféré …. Enfin plus ou moins, car on amalgame souvent les anti-voiles à l’anti-islam. Évidemment, ce n’est pas aussi simple.

Entre le respect des croyances de l’autre et le refus face au fondamentalisme religieux ou au communautarisme sectaire, la limite est parfois ténue ou simplement difficile à fixer.

Franchement, le problème n’est pas le voile,quelle que soit son envergure, mais le symbole, le message qu’il véhicule et les endroits où il est porté.

Dans le haut moyen-âge et en contrées arides, désertiques et très ensoleillées, je pense que les femmes et les hommes l’utilisent depuis la nuit des temps pour se protéger du climat. Ce n’est qu’ensuite qu’on le transforme en symbole de pudeur et de reconnaissance religieuse. Et ce n’est pas avec l’Islam que cela commence, mais avec Paul de Thrace, au tout début du Christianisme, qui préconise de tondre les femmes qui refusent de le porter ! On connaît ce saint pour ses positions extrêmes à l’encontre des femmes. Un exemple de machisme et de misogynie même pour son époque, mais il ne se cachait pas derrière une exigence divine à ce sujet.

Marie

Le prophète

Ce serait afin de protéger ses épouses, d’abord, du comportement concupiscent de certains messieurs que Mahomet leur propose de porter un voile en signe de leur lien avec lui. Plus tard ce voile protecteur se répend aux femmes converties à son enseignement, qu’elles soient ou non de sa maison. Là encore, Dieu n’est pas l’instigateur de cette prescription.

Au plan religieux, le pourquoi du comment fait débat, et ce n’est semble-t-il pas nouveau, ne serait-ce pas temps de s’interroger plutôt sur le symbole social actuel que le voile véhicule ?

autre regard

Égalité et droits humains

Dans une société démocratique qui tend vers l’égalité homme-femme, les signes de discrimination sexiste n’ont pas leur place et doivent être combattus fermement. Le voile stigmatise. Désigne un risque de séduction (pauvre mâle qui ne sait se retenir) et impose une dissimulation, voire une annulation de l’identité de la personne au motif que c’est une femme.

Dans notre petit pays (la Suisse), on se gratifie actuellement de noms d’oiseaux entre partisans et opposants d’une initiative qui vise à prohiber la dissimulation du visage sur la voie publique (voile intégral, niqab, cagoules, etc). Le principal problème des opposantEs relève de l’origine politique des dépositaires de cette initiative, soit la droite réactionnaire. L’initiative ne parle pas du voile ou foulard, je fais ce lien car il relève de la même logique discriminatoire et me dérange aussi, même s’il couvre un peu moins de « surface » féminine.

Au motif que la droite réactionnaire se moque des droits des femmes (ce qui est incontestable concernant les dépositaires de cette initiative), certaines féministes helvétiques brandissent une sorte de défense de « la liberté de chacune à se vêtir comme elle souhaite », sans envisager la question de principe.

Je regrette que les positions partisanes faussent le débat et virent au procès d’intention.

Même si cela ne changera pas les pratiques islamistes liberticides dans le monde, même si, et heureusement, peu de femmes portent un voile intégral en Suisse, même si quelques fanatiques, généralement récemment converties, affirment qu’elles ont choisi librement de le porter, ce signe si criant de sexisme est tout simplement indéfendable.

La liberté de pensée et de culte doit rester un droit fondamental, nombreux sont ceux qui ont donné leur vie pour que ce droit s’inscrive dans nos constitutions. Ce droit ne doit pas être confisqué par des fanatiques, ni religieux, ni politiques.