Pour éviter les maux, il faut mettre des mots ! Tout ce qu’on réprime s’imprime en nous et peut se rappeler à notre conscient à travers des douleurs, des maladies. Or, chacun de nous rencontre, par moments, soucis et contrariétés, frustrations et chagrins. Comme le dit l’adage, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. La recherche de son équilibre personnel est un exercice permanent.
N’avez-vous jamais dit : « j’en ai plein le dos » ou « ça me reste en travers de l’estomac » ou encore « ça me casse les pieds » ?
Nous ne sommes pas que de purs esprits, nous sommes incarnés. Notre corps traduit bien souvent ce que notre cerveau n’a pas encore décodé. On peut l’ignorer un certain temps, mais la manifestation désagréable va s’accentuer et peut même devenir chronique si on ne prend pas soin de ce signal.
Un travail sur soi
Une démarche thérapeutique suppose un investissement personnel et financier. Les assurances ne remboursent pas tout. Le recours à des professionnels (psychiatres, psychologues,thérapeutes, etc) formés à la relation d’aide, peut être nécessaire. Les psychiatres sont médecins et peuvent prescrire une médication, si nécessaire. Les psychologues ont suivi un cursus universitaire en psychologie d’au moins trois ans. Il existe différents courants (psychanalyse, comportementalisme, systémique, etc) . Les approches qui ont fait leurs preuves sont variées . Le titre de thérapeute n’est pas protégé et recouvre bien des champs, aussi bien en médecine traditionnelle, alternative que d’autres domaines. Trouver LA bonne personne n’est pas facile, cela peut être un vrai parcours du combattant, alors que justement vous n’êtes pas très bien….
Des personnes sont allergiques au simple terme de « psy », si on en consulte c’est qu’on est fou ! Que cela soit une barrière culturelle ou une appréhension personnelle, il existe de nombreuses raisons qui peuvent faire obstacle. Les psy n’ont pas toujours bonne presse , comme dans tous les domaines.
Les groupes de parole
C’est une alternative et /OU aussi un complément. Il en existe de toutes sortes, parmi les plus célèbres, ceux des AA (alcooliques anonymes). Mais vous en trouvez aussi autour du deuil, de différentes maladies, pour des proches aidants, des parents de prématurés, d’enfants hyperactifs, des personnes dépendantes aux jeux, etc, etc
L’approche de groupe présuppose que le collectif prend soin de lui-même, c’est une version communautaire du soin.
La ronde en thérapie communautaire intégrative et systémique (TCI)
Cette technique nous vient du Brésil, je la pratique depuis plusieurs années et je vous en ai déjà parlé dans un article précédent.Les groupes de parole.
Mise au point par le Pr. A. Barreto, ethnopsychiatre et professeur en santé communautaire à l’université du Céara, elle a vu le jour dans les favelas pour tenter de répondre aux besoins de populations vulnérables et précarisées par la migration.
En TCI le groupe de parole s’appelle une ronde.
Cet espace est ouvert à chacun, de manière libre et gratuite. C’est le groupe qui choisit le sujet de discussion du jour. Tout le monde peut présenter son souci, celui qui fait écho pour une majorité de participants sera choisi par un vote. Les règles sont simples :
- parler en je
- faire silence quand un autre parle
- pas de jugement
- pas d’interprétation, de conseil ou de théorie
- ce n’est pas le lieu des secrets
La raisonnance
Le groupe travaille sur les émotions suscitées en chacun par la situation choisie et surtout sur les stratégies utilisées par les participants pour surmonter cette épreuve. Chacun peut exprimer son expérience personnelle et les ressources apparaissent, variées, inventives et accessibles. La personne dont le sujet a été discuté trouvera elle même ce qui lui correspond le mieux dans ce qu’elle a entendu. Tous les participants sont également bénéficiaires, qu’ils se soient exprimés ou qu’ils aient écouté. Les émotions sont universelles et le mesurer ensemble apaise le sentiment de solitude et favorise les solidarités.
Deux thérapeutes formés en TCI animent ces moments et sont garants du respect du cadre. La dynamique des rondes implique la bienveillance, l’horizontalité et la circularité, donc chacun dans son humanité égal aux autres.
Comment trouver une ronde ?
Cette forme de travail en groupe (TCI) se développe en Europe depuis une quinzaine d’années. Il existe des rondes en région PACA / Rhône-Alpes /Nord-EST/ Ile de France/ Bruxelles/ en Belgique, en Suisse Romande, en Italie, au Portugal et en Angleterre . Renseignements : http://aetci-a4v.eu ou http://astci.ch
Il est important de rappeler que l’étymologie du mot « thérapie » vient du grec et signifie dans son essence « accueil ». C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la TCI : l’accueil de l’autre, tel qu’il est, avec bienveillance et à travers ses ressources.
Au vu de la situation sanitaire, beaucoup de rondes ont lieu en virtuel, demandez les liens sur les sites des associations.
Bienvenue à chacune et chacun !
Merci Catherine pour ce rappel important. Trouver le bon thérapeute nécessite parfois d’en changer car la relation de confiance est primordiale. Se confier à l’autre est très libérateur quand l’inconscient fait résonner les bonnes vibrations. L’approche holistique est intéressante et je travaille sur l’équilibre physique mental et émotionnel. Le groupe est un partage puissant qui fait miroir aux souffrances et permet de la compassion et de la bienveillance. Le regard de l’autre est essentiel pour se reconstruire. Bel accompagnement
Vous avez tout à fait raison Stéphanie, si le courant ne passe pas,mieux vaut changer de thérapeute. Je nuance cependant en rappelant que le thérapeute renvoie parfois des échos que l’on n’a pas envie ou que l’on n’est pas encore prêt à recevoir !
Je suis entièrement d’accord mais c’est une graine qui germe peut-être quelques années après 😉
tout à fait, rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme!
Bonjour Catherine, comme tout le monde je connais certains groupes de parole, mais je n’ai jamais eu l’idée d’y participer. Je ne me sens pas capable de me « dévoiler » devant des inconnus. Je pense que c’est une réaction de crainte (certainement) et d’ignorance. Il me semble plus facile d’être face à face avec un thérapeute plutôt que dans un groupe. Merci pour tes billets toujours clairs et concis qui nous font avancer. Bonne réunion. Belle journée
Hello Corinne, de nombreuses personnes ont aussi ce genre de crainte. C’est pourquoi, beaucoup de groupes de paroles pratiquent « entre pairs », autour d’une problématique commune.Dans les rondes TCI, les personnes ne s’exposent pas dans la mesure où nous travaillons non pas sur le problème ou l’histoire , mais sur les émotions que cela suscite et qui elles, sont communes à tous.
Merci de ta visite.
Bonjour Catherine,
Merci pour ces mots bienfaiteurs. J’avoue que ça me plairait de trouver un groupe de parole, de pouvoir partager les mêmes souffrances sans être juger, dans la bienveillance et je pense que c’est rassurant de ne pas se sentir seule face à certaines épreuves de la vie ou de voir qu’il y a pire ce qui permet de relativiser peut-être.
Bonne journée
Bonjour Marie-Jeanne,merci de votre visite.
Dans quelle région vivez-vous ? Peut-être puis-je vous aider à trouver une ronde et vous pourriez essayer ?
Bonsoir Catherine,
Je viens de me ré abonner car je ne recevais aucune notification de votre blog .
Pour ma part j’ai déjà eu recours à un psychologue ou psychiatre plusieurs fois mais je ne suis jamais allée au delà de 10 séances.
Je trouve toujours que je n’avance pas.
Certainement que je n’ai pas trouvé la bonne personne.
Je n’ai jamais testé la thérapie communautaire. J’avoue que j’aurais quelques réticences à me dévoiler devant des inconnus .
Mais il est certain qu’il faut trouver le bon moyen de se faire accompagner quand on arrive pas à acquérir la sérénité.
Merci de nous apporter des conseils. On peut ainsi y réfléchir.
Bonne soirée !
Merci à double titre:premièrement de vous être réabonnée (j’ai du faire une mauvaise manipulation, désolée) et ensuite de votre témoignage.
Même si trouver la bonne personne est parfois difficile, vos tentatives contiennent plein de petites graines qui vont pousser à leur rythme, rien n’est jamais inutile, ni perdu. Par ailleurs, en thérapie communautaire, on ne se « dévoile » pas, on parle de soi, certes, mais sans livrer les secrets, simplement en résonance à ce qui se dit, se vit sur le moment et en puisant dans la parole des autres ce qui fera sens pour soi même. Rien d’intrusif.
Il existe des rondes à Marseille… pourquoi ne pas tenter ? bien à vous
Bonjour Catherine,
J’habite entre Toulon et Marseille et pas loin d’Aix en Provence.
alors vous trouverez des rondes sur le site aetci et paca. je pense qu’il y en a passablement dans votre région.
Beaucoup de plaisir à vous dans cette découverte.
Bonjour Catherine! Je n’ai jamais été dans une ronde mais cela doit être bénéfique pour ne pas s’isoler sans issue avec son malheur ou son addiction. Quand je vais mal, j’ai besoin de créer pour renouer avec moi-même, ma force, mon équilibre. C’est ma façon à moi d’exprimer les choses, ma parole! J’aime beaucoup les 2 premieres photos de ton article, très bien choisies! Bonne soirée en Suisse !
Merci pour ton témoignage et bravo pour ta créativité ! L’important c’est surtout de trouver son chemin pour un mieux-être.
au plaisir de te lire bientôt