Dans ma jeunesse, une chanson interprétée par Pauline Julien, Québecoise alors bien connue dans la chanson féministe, disait à peu près… » Savent-ils que ça transforme, l’esprit autant que la forme, qu’on te porte dans la tête, que jamais ça ne s’arrête….. » Je ne crois pas que j’étais déjà maman en ce temps là, mais, depuis, cette phrase m’est souvent revenue à l’esprit.
Je ne savais pas alors, à quel point c’était vrai. Je ne savais pas non plus, que j’allais en « prendre pour perpette. » et en redemander !
Parfois je suis lasse de les « porter » encore dans ma tête, de m’inquiéter, d’essayer de toujours comprendre et accepter leurs choix, parfois étranges, dont ils viendront éventuellement pleurer les conséquences dans mes bras. De faire comme si je ne remarquais pas leurs omissions et demi-vérités quand ils cherchent à esquiver mon avis ! Car forcément je les vois venir de loin, je les connais « comme si je les avais faits »….
Et pourtant, s’il m’arrive de me plaindre de mes tracas maternels, la plupart du temps, je suis une mère heureuse et je m’estime comblée par la famille que j’ai. J’ai eu l’immense chance d’être née dans une génération bénie : plein emploi, logements en suffisance, liberté élargie par les mouvements féministes et sociaux, maternités désirées, formations selon mes souhaits et aptitudes, possibilités de voyages… Bien des options que nos aïeux n’ont pas connues et que nos filles, nos fils voient s’éloigner dans un monde qui, sous couvert de libéralisme et de mondialisation, se durcit et s’appauvrit, pour une grande majorité de personnes. Un monde où les idées nationalistes et l’extrémisme religieux, de l’Islam surtout, mais pas que, obscurcissent l’horizon.
Monde dans lequel, je porte la responsabilité d’avoir appelé 4 vies.
La responsabilité, c’est LE cadeau bonus. Car voyez-vous, la mère est très souvent désignée comme la première figure d’importance, même si de nos jours, on commence à laisser un peu d’espace au père, à parler de triade et non plus de dyade, dans la pratique, cela reste tenacement ancré.
Or, qu’est-ce qu’une mère sinon une femme, un humain forcément imparfait ! Et pourtant, le rôle confine à l’infaillibilité, à l’absolu.
Mission impossible ?
Maternitude
Ce terme n’existe pas en français, c’est une traduction littérale de motherhood , terme qui englobe en anglais ce qui tourne autour du maternel, maternage et maternité. Et je trouve que cette sonorité en « ude » apporte l’élément de la durée, car la maternité n’a pas vraiment de limite dans le temps.
J’estime aussi que c’est à nous de penser enfin, la maternitude. Les spécialistes en médecine, en psychologie, en éducation, en droit, en politique et surtout en religions ont déterminé des modèles, des modes, des codes, des dogmes et des normes, les femmes, elles, dans leur immense majorité, vivent cela, au fil des générations, sans trop en dire.
Celles qui se sont exprimées ont enjolivé, banalisé, intellectualisé ou refusé.
Aujourd’hui, en autres, on parle de « charge mentale », tout juste pas de tare, de cumul des tâches, de maternité tardive par choix de carrière (tiens-tiens), de « gestation pour autrui », comme les éprouvettes rêvées d’Huxley…. Et devinez qui légifère et écrit à ce sujet, les personnes expérimentées ? non, les spécialistes.
Cette formidable aptitude à transmettre la vie à travers notre corps a servi de prétexte à notre, disons « indisponibilité » sociale, mais on peut dire aussi : oppression, aliénation, asservissement, abrutissement, soumission, exploitation.
Merci pour ce texte qui va parler à toutes les mères que nous sommes. C’est le métier le plus difficile qui existe et entre la petite enfance, l’adolescence et l’âge adulte nous sommes toujours confrontés aux difficultés de nos enfants. J’ai souvent la nostalgie de la période maternelle quand j’étais la maman chérie qui consolait, qui embrassait et vers laquelle mes filles se précipitaient. Aujourd’hui, à cause de la société dans laquelle on les fait vivre, ce sont des femmes mais elles ont des soucis, des difficultés et je suis souvent incapable de les résoudre. Pourtant je devrais être toujours là pour elles ! C’est difficile, certes, mais l’important est l’amour qui nous lie à nos enfants et les valeurs que nous leur donnons pour qu’ils deviennent des adultes heureux. Et faisons fi des donneurs de leçons ! Belle journée Catherine
Oui, dur métier, mais je n’échangerais ma place pour rien au monde car malgré tout, c’est la meilleure part de mon histoire de vie.
Merci Catherine pour ce très bel article sur les mères et la maternité en général.
Je m’accorde à dire que c’est un métier ou un rôle extrêmement difficile .
Seules celles qui ne le sont pas ne peuvent pas comprendre.
On ne sait jamais si on a bien fait ou mal . On porte une lourde charge et c’est comme vous le dites pour la vie .
Pourtant c’est la plus belle chose au monde .
Bravo de remettre de l’ordre dans certaines notions quand même.
Belle soirée !
Merci pour ces mots encourageants….
Dire est difficile, on en fait des merveilles, et on dramatise le revers de la médaille.
A nous, femmes majuscules de parler vrai
Ma fille m’a appris à devenir maman. J’ai voulu appliquer des recettes puis j’ai raté bien des choses et le jour où je me suis fait confiance, j’ai inventé un plat. Celui de l’amour et de la maladresse, de l’écoute et de l’impatience. Celui du respect et de la gratitude d’avoir ce bonheur immense que je me suis autorisé. J’ai pardonné et je me suis pardonnée pour ouvrir mon cœur et mon âme à cette enfant, cette femme merveilleuse qui porte mes gènes, mes valeurs et les siennes. J’admire ses talents et je souris à ses projets. C’est pour moi l’expérience la plus riche et la plus complexe de ma vie. Merci pour ton texte qui m’a inspiré.
merci à toi pour ton partage, c’est un chemin….