Attention : changement d’heure !

Avant qu’enfin peut-être on ne nous laisse vivre à la même heure toute l’année, Dès le mois prochain il va bien falloir changer pour l’heure dite d’hiver. Hélas, je suis comme les vaches, je ne supporte pas très bien cette manipulation bis annuelle et il me faut du temps pour m’y faire. Bien souvent, il en va de même pour les enfants.

Parmi les difficultés les plus fréquemment évoquées par les parents, on peut cerner deux grandes catégories : le sommeil, dont nous allons parler ici, et l’alimentation qui fera l’objet d’un autre article.

Commençons par le sommeil du nourrisson.

A tout âge, chacun est différent, ça, je ne vous l’apprends pas. Il existe de gros et de petits dormeurs et quelques grandes lignes auxquelles on peut espérer se repérer.

Depuis quelques années, il est fréquent de rentrer chez soi deux à trois jours après une naissance qui n’a pas posé de problème particulier. Inutile de préciser que ce changement majeur dans la vie de toute famille va lui demander un certain temps d’adaptation. Même s’il s’agit d’un deuxième ou troisième enfant et encore davantage si c’est le premier.

On considère souvent que la naissance peut être fatigante pour la mère,  mais c’est aussi le cas pour l’enfant, Donc, dans les premiers jours, on peut s’attendre à ce qu’il dorme beaucoup. Jusqu’alors, il se nourrissait en continu dans le corps de sa mère, maintenant il va éprouver la faim et manifester son besoin de manger, souvent et jour et nuit.

La rencontre

Dans les premières semaines, on fait connaissance. Petit à petit on va prendre ses marques et décoder les besoins non seulement de ce bébé tout neuf, mais aussi de soi-même dans son nouveau rôle ! Ce qui fonctionne bien et ce qui pose problème : le changer avant ou après la tétée ? le nourrir à la demande ou essayer de lui donner un rythme ? dormir près de lui ou le mettre dans une chambre à part ? Faut-il le bercer ? Ses pleurs sont-elles des caprices ? etc, etc.

Il n’est ni juste, ni faux de dormir avec son bébé, de le nourrir au sein ou au biberon, à la demande ou à heures fixes : cherchez aussi votre propre confort !

Beaucoup d’ouvrages ont été écrits, ré-écrits, tellement qu’au final on ne sait plus trop à quel saint se vouer, mais, si les conseils changent, évoluent ou même sont contradictoires,  les préoccupations, elles demeurent.

Quelques notions basiques

S’il existait des recettes magiques, depuis le temps, cela ce saurait. Et je ne vais pas vous bassiner avec l’instinct maternel (ou paternel). Il n’existe que si l’on y croit et cette « croyance » cause bien des tourments à celles (et ceux) qui n’y sont pas connectés comme le prévoit l’imaginaire collectif.

Ce qui est bien réel : la faim, l’inconfort et la peur provoquent assurément des pleurs. Ces pleurs ne sont en rien des caprices, un bébé qui a souvent faim ne va pas forcément devenir un tyran domestique plus tard ! Par contre, son maternage sera plus fatigant !

Si son poids (normal) progresse régulièrement, on peut commencer à le laisser patienter entre deux tétées, il va sans doute manifester un peu, mais s’habituera progressivement.

Les bébés nourris au sein gardent longtemps des selles très liquides, il est préférable de les changer après la tétée.

Un des réflexes archaïques du nouveau-né provoque systématiquement ses pleurs s’il bascule légèrement en arrière et écarte ses bras, ce qui explique en partie pourquoi on les emmaillotait autrefois, prêter attention à bien caler ses petits bras contre lui le sécurise. Un couchage très entourant aussi.

 

Habitudes et rituels

Trouver son rythme peut prendre du temps. Selon que l’on soit de nature plutôt calme ou dynamique, organisée ou spontanée, sereine ou tendance stressée, il importe de se sortir très vite de l’image du « parent idéal » dont on a forcément une représentation. Faire de son mieux n’implique pas d’être parfait.

On peut profiter des moments de sommeil de l’enfant pour se reposer, alternativement père ou mère,  si on  a d’autres enfants, s’offrir des moments de tendresse et de calme avec son nourrisson, le bercer et chanter doucement pour le calmer et l’endormir, le changer de tenue selon le jour et la nuit, pour qu’il apprenne progressivement à différencier ces moments, lui donner son bain plutôt en fin de journée pour sa détente, obscurcir son espace de repos pour la nuit, lui dire ce qu’on fait et ce qu’on attend de lui…. tous ces petits riens vont l’aider à dormir ET vous permettre de récupérer.

Et si…. la crise

Mais parfois, ça ne marchera pas ! Le bébé sera propre, nourri, câliné et bercé, et malgré tout, il pleurera. Cela peut agacer très vite, cela peut effrayer, énerver, attrister et renvoyer de soi une image d’incompétence, cela peut entrainer de la dépression si c’est récurrent.

Si vous sentez que vous perdez vos nerfs, éloignez-vous…. Sortez même, quelques pas vous feront du bien et le bébé ne risque rien pendant une absence de quelques minutes. Il vaut mieux le laisser seul que de poser, dans l’impuissance et la colère,  des gestes qui pourraient avoir des  conséquences néfastes.

Pour clore ce billet sur le sommeil des tout petits (0-6mois), je souhaite inviter les jeunes parents à ne pas se mettre trop de pression. J’observe souvent, dans ma pratique, qu’ils se mettent la barre très haut !

Ces quelques mois vont passer très vite et le re-play n’existe pas ! Je me souviens très bien que dans les premières semaines qui ont suivi la naissance de ma fille aînée, j’avais l’impression que dorénavant, ma vie serait dictée par ce rythme : tétées, changes, bains, lessives, rots, pleurs, tétées….. sans fin. Évidemment ce ne fût pas le cas et 38 ans plus tard, il m’arrive encore d’avoir des bouffées de nostalgie de ces moments particuliers.

Et surtout, n’oubliez pas que notre forme de vie actuelle, très individualisée en occident, ne correspond pas forcément à nos atavismes : l’homme est un animal social… Acceptez de l’aide si on vous en propose, sans vous laisser envahir, passez un peu la main. Et si personne ne vous propose rien, demandez sans crainte, il existe beaucoup de possibilités dans les associations de quartier, les services officiels et autres!