Il ne faut pas se fier à la bonne mine des gens. L’habit ne fait pas le moine et les belles paroles rendent les fous joyeux ! Ma grand-mère avait tout un chapelet de proverbes pour inciter ses proches à la prudence…

On ne peut pas non plus vivre enfermés dans nos tours d’ivoire et se méfier de tout et tous. Alors existe-t-il une manière de se protéger des personnes toxiques ?

Malheureusement, plusieurs procès récents et très médiatisés démontrent, par leurs verdicts, à quel point il est difficile de faire reconnaître la parole des victimes au plan judiciaire.

« Prévenir vaut mieux que guérir » et La prévention est plus importante que jamais, mais s’il existait un truc tout prêt et infaillible, ça se saurait.

Une bonne estime personnelle et un peu de bon sens sont des éléments de base pour se préserver sans virer à la paranoïa. Malheureusement, dans certaines périodes de la vie, ou suite à des carences éducatives, nous sommes plus ou moins bien pourvus de ces deux ingrédients (tendre jeunesse, âge avancé, périodes de deuil, de maladie ou de grand stress, enfances massacrées, etc). Et forcément cela se sent, cela peut même se voir et c’est ce qui attire les « mauvaises rencontres ».

les chimères

Les facteurs de risque

Généralement, les « prédateurs » (pervers narcissiques, personnes violentes, malveillantes, dépendantes, gourous, abuseurs en tous genres, etc) s’approchent de préférence de personnes

  • à faible insertion sociale , isolées ou en rupture
  • peu sûres d’elles, vulnérables
  • en recherche d’affection, d’attention
  • naïves, crédules, impressionnables
  • affaiblies par une épreuve (deuil, migration, maladie, âge, déficience, etc)

Mais pas que…, ces prédateurs savent aussi jouer de leur position sociale ou hiérarchique, de leur prestance, de leur charisme pour mettre en situation d’emprise des individus sans carences spécifiques.

vulnérabilité

Des facteurs de protection

En plus des ingrédients de base variables déjà cités, voici quelques simples mesures de prudence

  • intégrer un groupe si on se sent seul ou isolé, ou favoriser cette intégration pour une personne en situation de vulnérabilité (personne âgée, enfant bousculé à l’école, personne atteinte dans sa santé, etc)
  • tenir compte d’ éléments du passé de la personne d’ une nouvelle relation (amis, petits amis, conjoints, famille, travail, anciens élèves, collègues, etc)
  • rester discretE sur sa propre vie privée, dans un premier temps
  • ne pas fournir d’aide (argent, hébergement, renseignements divers, alibis, etc)
  • accepter les rencontres dans des lieux publiques

L’élément primordial demeurant bel et bien VOS liens sociaux et familiaux. Fréquenter régulièrement un groupe ou une association (quartier, paroisse, pairs, loisirs, etc) renforce l’estime de soi et l’attention aux autres et des autres.

long fleuve tranquille

Écouter ses petites voix (ou celles des autres)

Lorsqu’on parle avec des personnes qui ont vécu des relations toxiques, très souvent elles reconnaissent qu’elles avaient eu des signaux d’alarme qu’elles ont ignorés ou des messages de mise en garde de leurs proches qu’elles n’ont pas écoutés.

Certes, on est toujours plus « intelligent après coup », mais apprendre à s’écouter en vaut la peine. Intégrer des mesures préventives dans l’éducation des plus jeunes, protectrices dans l’entourage des aînés, favoriser l’empowerment (autonomisation) dans les prises en charges médico-sociales, dans les clubs de sport, etc, me semble nécessaire pour limiter ce fléau.

ensemble

Dire… et redire

Malgré le peu d’écoute, la banalisation, les preuves impossibles à fournir, l’incrédulité… refusons cette forme de fatalité. Le silence et /ou la honte sont les meilleurs alliés des personnes toxiques. Relire cet article Les groupes de parole